L’année dernière, lors de la 41ème édition, le festival s’ouvrait avec le hip-hopper MCSolaar et faisait la part belle à ce que l’on appelle les musiques actuelles, techno, hip hop, rap, le jazz semblant alors passer au second plan, un comble pour un festival de jazz.
Changement de tableau cette année du 28 juin au 13 juillet pour la 42ème édition et c’est tant mieux ! On revient aux fondamentaux du Festival, faits des quelques grands figures du Jazz comme Norah Jones, Melody Gardot ou encore Marcus Miller, voire encore Pat Metheny, mais aussi de nombreuses découvertes et une grande nouveauté : la volonté de laisser une large place aux femmes du jazz, instrumentistes notamment.
La soirée d’ouverture, le 28 juin qui démarre plus tôt, à 19 h 30, est l’illustration de ce retour aux fondamentaux du Festival avec pas moins de quatre plateaux illustrant la diversité du Jazz tricolore, avec des personnalités aussi différentes que Dee Dee Bridgewater accompagnée par « The Amazing Keystone Big Band », que le pianiste André Manoukian, le Big Band, très swing de Dominique Rieux et enfin la pianiste Macha Ghabirian qui accompagnera la chanteuse Sarah Lenka.
Ne représentant que 15 % d’un monde jazzique encore très masculin, ces instrumentistes et chanteuses seront nombreuses à apparaître en pleine lumière, à l’instar outre des prés-citées : la franco-camerounaise qui vit à Lyon et diva en devenir, Celia Kameni ; mais aussi Marion Rampal qui se produira en avant-première devant les enfants lundi 26 et mardi 27 juin ; mais aussi Selah Sue ; Samara Joy ou encore Mavis Staples et bien d’autres.
Le retour du Gospel
Et puis, il existe cette année une vraie volonté de jouer le rôle qui est aussi celui d’un Festival : celui de faire découvrir de nouveaux talents.
il ne faudra ainsi pas manquer le 1er juillet Jacob Banks et Lee Fields ; le Grupo Compay Segundo et Cimafunk, lors de la soirée cubaine, le 6 juillet ; ou encore la formation allemande « Meute » qui se produira le 8 juillet, une fanfare acoustique qui joue de la techno façon jazz : une soirée qui s’annonce très dansante, etc.
« Le plaisir est décuplé lorsqu’on passe une bonne soirée avec des artistes qu’on ne connaît pas et que l’on découvre : l’honneur de Jazz à Vienne est certes de proposer des soirées qui seront vite complètes, mais aussi d’autres dont on sait qu’elles ne seront jamais pleines, mais qui offriront de nouvelles et belles vibrations musicales », se félicite ainsi Samuel Riblier, le directeur de Jazz à Vienne.
A noter enfin, parmi les nouveautés de cette édition, le retour du Gospel parmi les soirées à thème : le jeudi 6 juillet et ce, en compagnie de l’Orchestre national de Lyon : « Le Gospel Philharmonie orchestra » dirigé par Pascal Horecka qui avait fait forte impression à l’Auditorium de Lyon, en fin d’année dernière, un chœur de 100 personnes, rassemblant chanteurs professionnels et choristes amateurs, accompagné par l’Orchestre Nationale de Lyon.
Inflation
Reste que le prix des cachets des artistes connaît aussi l’inflation, même si elle est moins importante que dans d’autres esthétiques musicales et que cela se traduit dans le prix des billets : « Nous avons fait le choix de conserver des tarifs sages à 37 euros pour huit soirées, mais de libérer les tarifs de trois concerts affichant des vedettes très demandées : Melody Gardot, Joe Bonamassa (soirée Blues) et Norah Jones », détaille Samuel Riblier. Les trois autres soirées sont à 45 euros.
Changement
Enfin ce programme 2023 est le dernier à être l’œuvre du directeur artistique Benjamin Tanguy, dix éditions au compteur.
L’appel à candidature pour lui succéder a suscité une trentaine de réponses : le recrutement est en cours. Une femme à la tête de la programmation de Jazz à Vienne ? L’année où celles-ci sont fêtées, cela aurait du panache ! A suivre…
Le programme complet : https://www.jazzavienne.com/fr/programmation-2023?date=&type=1