La première partie de soirée du mercredi 12 juillet 2017 était assurée par le saxophoniste ténor Donny McCaslin et son quartet (Jason Lindner au clavier, à la basse et batterie deux sympathiques musiciens dont les noms nous ont malheureusement échappé).
Le groupe a joué principalement des morceaux du dernier album « Beyond Now », sorti en 2016. Celui-ci a été enregistré quelques mois après la participation de McCaslin et Lindner à l’ultime album « Black Star » de feu David Bowie. Aux dires de McCaslin lui-même, le saxophoniste s’est beaucoup inspiré des sessions de « Black Star » pour composer les morceaux (sans parler des reprises directes de titres de Bowie).
Une musique mélancolique mais énergique
Dans la lignée de « Beyond Now », l’ambiance du set fût tout à fait particulière. Oscillant entre sons acoustiques et électroniques, entre le planant et le violent, le groupe a distillé une musique tout à la fois mélancolique et vivante. Ce « mal-être », accompagné de traitements des sons électroniques très typés (comme le ring modulator pour le clavier et le saxophone), a contribué à donner une atmosphère très 80’s aux morceaux.
La musique du quartet est à la croisée de nombreux genres musicaux. Toujours très jazz, notamment par le phrasé du saxophoniste, le groupe est passé durant le concert de moments très Techno robotique (travail en live des sons de clavier, saxophone bourré d’effets, batterie jungle) à d’autres plutôt Dub ou même Rock.
Donny McCaslin en tête, le groupe a vraiment tout donné pour délivrer une performance originale, agréable et surtout survoltée.
Le saxophoniste ne s’est pas économisé, spécialement dans ses improvisations, finissant fréquemment comme en transe dans les cris suraigus. Le batteur, quant à lui, a pu donner un avant goût du 14 juillet par son jeu très explosif (jonglage aux baguettes en prime). Un petit bémol pour le clavier cependant qui, trop présent, a souvent couvert le saxophone de nappes et de basses telles que l’air semblait visiblement vibrer.
Hancock, période funky…
Très attendu de son public, Herbie Hancock était, pour cette seconde partie, accompagné de James Genus à la basse, Lionel Loueke à la guitare, Terrace Martin aux claviers et saxophone et Vinnie Colaiuta à la batterie.
Le groupe a joué des morceaux de Hancock, période funky (les albums Head Hunters, Thrust …), avec les sons de l’époque et chant éthéré au Vocoder. Le pianiste n’a cependant pas fait preuve de l’énergie et surtout de l’inventivité qu’il avait à l’époque.
C’est un Herbie plutôt en mode automatique qu’a retrouvé le public, appliquant des recettes connues, déroulant des improvisations tout en montées et descentes de gammes ou accords plaqués. Il est apparu effacé, le temps de ce concert, éclipsé par Terrace Martin et surtout par Lionel Loueke (il utilise lui aussi des sons de claviers) qui a produit les improvisations que l’on aurait attendues du pianiste.
Les autres musiciens ont semblé tout à la fois trop dans l’attente des directions données par Hancock, se reposant sur un Vinnie Colaiuta très présent pour combler les vides, et trop dans leur routine, oublieux de ce que le pianiste pouvait jouer dans son coin.
En somme, une fin de concert plutôt en dessous du niveau que l’on aurait attendu d’un artiste qui a tant marqué le Jazz international.
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