Long solo de contrebasse ou de percussions, cortège de tambours persans, swing d’enfer…
Non, samedi 30 novembre, la chapelle de la Trinité à Lyon n’accueillait pas un concert de jazz, contrairement aux apparences, mais ouvrait sa toute première saison avec un concert inaugural d’un lieu désormais dans les mains de Franck-Emmanuel Comte, de son orchestre « Le Concert de l’Hostel Dieu » en résidence et de toute l’équipe qui l’accompagne.
En prenant les clefs de la plus belle chapelle de Lyon, celle de la Trinité, près du lycée Ampère, chef d’œuvre du baroque jésuitique, Franck-Emmanuel s’était promis de dépoussiérer le baroque et de l’ouvrir à ce que son équipe appelle « les musiques irrégulières ».
C’est fait ! Le concert d’ouverture de la saison de « La Trinité » qui s’est déroulé samedi 30 novembre devant 450 personnes l’a amplement prouvé.
Derviche tourneur
Son thème, « Dolce Follia », faisait écho et constitue la suite du concert « La Follia » qui avec le chorégraphe Mourad Merzouki avait enflammé en ouverture les Nuits de Fouvière 2018.
La Follia ? Une musique baroque du 17ème siècle particulièrement entraînante, au concept assez simple : une basse répétée obstinément autour de laquelle se construisent des variations.
Une musique dansante et joyeuse, avec force percussions, pas loin dans l’esprit du jazz , notamment par la folle énergie qui s’en dégage, qui fut servie par d’excellents interprètes dont une soprano d’origine canadienne, Heather Newhouse, particulièrement inspirée.
Aucun doute, avec l’ouverture par les percussions de l’Institut des musiques persanes de Lyon et l’intervention en final d’un danseur façon soufi dans la tradition es derviches tourneurs de la troupe de Mourad Merzouki, « l’irrégularité » est entrée d’emblée dans la Chapelle de la Trinité nouvelle manière .
Dépoussièrage et examen de passage avec ce concert d’ouverture, réussis !
Köln Concert de Keith Jarret le 24 janvier
Et vu le programme qui nous attend désormais, aucun doute, ça va continuer au fil de la saison dans la même veine…
Ainsi, est annoncé avec le pianiste François Mardirossian « un Köln Concert Keith Jarret », le vendredi 24 janvier, cinquante année, jour pour jour, après le concert mythique qui a produit le disque de jazz le plus vendu au monde.
A cette occasion, en référence au pianiste américain, François Mardirossian entend convoquer « le jazz bien sûr, mais aussi la musique baroque, le minimalisme et la pop music ».
Mais ce n’est pas tout : « La Trinité » a également programmé en février un « festival d’hiver » dédié à Wendy Carlos et aux liens entre musique baroque et la culture électronique ; et plus tard, un festival de printemps, en mai, consacré à Vivaldi ; mais aussi une battle de Dj baroques, le 23 février.
S’y ajoutent encore un concert dansé autour de Bach, le plus jazzy des compositeurs baroques, le 2 avril ; voire même, un concert autour de Philip Glass, le 3 juin ; et enfin, un autre autour de la chanteuse Björk, etc..
Toute la programmation : https://trinitelyon.com/programmation/