D’ordinaire on est convié à prendre place dans un petit hémicycle souterrain qui déborde dès que cent personnes s’y pressent. C’est d’ailleurs là qu’on avait vu récemment (mais quand ?) celui qui nous occupe : Daniel Humair.
Cette fois, c’est dans la grande salle de l’Opéra de Lyon que le batteur est convié à officier toute la soirée. Comme Martial Solal l’an dernier.
Le temps, non pas d’un concert ou d’un set, mais plutôt de trois concerts ramassés, à même de mettre en évidence les goûts du musicien, ses vieilles et jeunes complicités, et d’apprécier les facettes et le brio de son jeu.
Trois concerts placés sous le signe du trio, un type d’architecture musicale que Daniel Humair a toujours privilégié au milieu de tant et tant de formations, de sollicitations et de tentatives. Avec Martial Solal, déjà, ou en compagnie de René Urtreger et Pierre Michelot.
Ce soir, il convie en premier lieu à ses côtés Bruno Chevillon (cb) et Michel Portal, éternels interlocuteurs et complices de décennies de musique (cf par exemple ses apparitions dans les Units du clarinettiste).
Ensuite, l’invité d’un soir conservera Bruno Chevillon à ses côtés mais fera appel à Stephano di Battista, bouillonnant saxophoniste qui aime se prêter à de telles rencontres quand il n’emmène pas ses propres formations.
Avec Stéphane Kerecki et Samuel Blaser pour finir
Mais, on sera aussi attentif à la dernière partie de soirée, que Daniel Humair passera en compagnie de Vincent Lê Quang , sax ténor et soprano, et Stephan Kerecki à la contrebasse, avec lesquels il vient d’enregistrer un disque présenté la semaine passée. Sans doute, aborderont-ils telle ou telle des compositions qui y figurent. Mais, pour ce dernier set, Daniel Humair élargit le trio en invitant à ses côtés le tromboniste suisse Samuel Blaser.
Ce dernier n’est pas un inconnu à Lyon, répondant à l’invitation de Bruno Tocanne par exemple. Entre sa Suisse natale, New York et Berlin, le musicien s’est forgé un univers sonore inédit qui trouve dans le trombone d’étonnantes résonances.
La soirée se terminera donc avec ce quartet. On n’en aura toutefois pas tout à fait fini avec Daniel Humair. Pour une fois, l’autre grande préoccupation du musicien, la peinture, est en effet, elle aussi, conviée à l’Opéra : ses « Toiles et Papiers » seront en effet exposés à partir du lendemain sur les cimaises de l’Amphi.
Pour beaucoup, ce sera l’occasion de découvrir la peinture de Daniel Humair : une approche abstraite qu’il ne tient pas à relier forcément à ses improvisations musicales.
Même si, bien entendu, on le fait pour lui.
* Concert vendredi 20 octobre à l’Opéra de Lyon.