Durant une dizaine de jours, le pianiste écume avec ses complices de True Colors, son dernier album, quelques-uns des plus fameux clubs de jazz de l’Inde. Armé de Florent Nisse et de Charles Clayette comme d’habitude, et de deux vieux complices Eric Prost et Aurélien Joly, le pianiste ne passe pas inaperçu
l n’a pas perdu de temps. A peine a-t-il présenté son dernier album « True Colors », au Crescent de Mâcon (c’était le 1er novembre) puis au Périscope à Lyon et au Sunside à Paris, David Bressat s’est envolé pour l’Inde avec ses petits camarades. Motif : une tournée dans quelques clubs de New Delhi, de Bengalore et de Pune avant de finir à Bombay dans trois ou quatre jours où le quintet est invité dans trois clubs différents.
Au sommaire de ces concerts, évidemment ce nouvel album dans lequel le pianiste ajoute au trio habituel (outre lui-même, Florent Nisse à la basse et Charles Clayette à la batterie) les deux cuivres d’Eric Prost (sax) et Aurélien Joly (tp).
Comme on l’a déjà souligné, cette fusion- rencontre est d’autant plus réussie que ces deux musiciens croisent depuis des années les chemins de David Bressat, pianiste délicat, voire retenu souvent lumineux, qui n’aura d’ailleurs peut-être pas bénéficié durant sa tournée de pianos propres à traduire fidèlement les mille nuances qu’il aime exprimer.
Ce soir-là, il est donc à New-Delhi. Mégapole certes célèbre pour sa pollution, mais qui abrite quelques clubs de jazz bienvenus fréquentés par un public très divers mais particulièrement enthousiaste. « Ce sont des gens chaleureux, qui partagent leurs émotions », note à ce sujet David Bressat, particulièrement ravi de présenter dans un pays aux mille couleurs ce « True Colors », cinquième album de suite en trio ou en quintet et qui arrive après ces French Connection et ce Soleil Caché sorti il y a 5 ans.
Dans ce True Colors, tout est à retenir : la solidité du trio, les inflexions du pianiste, la plénitude décontractée d’Eric Prost et les étonnantes digressions d’Aurélien Joly.
Bref, un bel aperçu d’un des meilleurs jazz de l’Hexagone, rendu possible par la structure GateCrash qu’anime Emmanuelle de Decker : une passerelle musicale entre la France et le sous-continent indien qui n’en est donc pas à son coup d’essai.