Diana Krall est de nouveau à Jazz à Vienne le temps d’une soirée consacrée à l’art vocal. Si l’on en croit le dernier album paru il y a quelques mois, la chanteuse-pianiste devrait consacrer une bonne partie de son récital à ces chansons qui ont rythmé ses –et nos- jeunes années, depuis Elton John jusqu’à Dylan en passant par les Mamas & Papas.
Mais le tout revisité par une pianiste qui sait donner aux standards qu’elle adopte une sensibilité particulière.
Fort heureusement, et malgré la taille des scènes où elle se produit cet été, la jeune femme ne s’est pas écartée d’une formule qu’elle affectionne particulièrement comme tant de divas du jazz avant elle : le trio. Ainsi, ce soir à ses côtés retrouvera-t-on l’indéfectible Anthony Wilson à la guitare.
Un jeu qui répond, s’immisce, allonge le piano et le propos de la dame. A leurs côtés, Robert Hurst à la contrebasse et Karriem Riggins aux drums. C’est dire aussi l’importance, ce soir, de la sonorisation.
Diana Krall, on ne présente plus. La petite canadienne est devenue, en quinze ans de carrière et quinze ou seize albums, l’une des incontournables d’un genre plus que difficile où les grandes voix, celles qui émeuvent dès les premières mesures, se comptent sur les doigts de la main.
En la matière, peut-être l’invitée de ce soir ne dispose pas du registre vocal d’une Dianne Reeves ou d’une Ella. Mais, plus que son opiniâtreté, la sensibilité dans laquelle elle trempe chacun des standards appelés à comparaître donne à son interprétation une couleur toujours attachante.
Surtout sur ces standards immortels qu’on peut espérer entendre aussi ce soir. Seule question : jouera-t-elle comme souvent en plaçant le piano à la droite de la scène, tournant malheureusement ainsi le dos à une partie du public ?
Nat King Cole par Hugh Coltman : une surprise
Hugh Coltman assurera la première partie. Il était déjà présent au tout début du festival lors de l’hommage à Chet. Venu du blues, ce chanteur britannique qui a largement roulé sa bosse à travers le monde, s’est tourné de plus en plus vers les sonorités jazz, notamment en rencontrant Eric Legnini.
D’où plusieurs apparitions avec le pianiste belge (Sing twice). Cette fois, dans le prolongement de l’album récemment sorti (Shadows), il consacre son set au répertoire de Nat King Cole, à l’étrange permanence, 50 ans après sa disparition.
Hugh Coltman peut en tout cas prétendre à cette filiation : la voix est profonde, bien timbrée et les nuances riches. Il sera entouré d’un quartet où piano et guitare se chargeront de donner le plus bel écrin possible à ces standards.
Au programme aujourd’hui mardi 5 juillet