Manouche surtout pas mort : Ils seront plus d’une dizaine sur scène –la grande scène de l’Opéra- le temps d’un hommage au célèbre guitariste. Des musiciens de tous horizons dont quelques guitaristes fidèles au maître tels Stochelo Rosenberg, Sébastien Félix et, of course, Stéphane Wrembel
Mercredi 29 janvier à l’Opéra de Lyon, grande soirée. Du peu au jus, comme on dit. Pour l’occasion, d’ailleurs, entre deux Tosca, l’Opéra Underground migre à l’étage, dans la grande salle, pour passer la soirée avec Django Reinhardt. C’est en effet un spectacle entier qui a été bâti autour de ce guitariste dont le nom résonne encore largement.
Pas seulement le nom d’ailleurs : son swing, ses digressions répétées, véloces, joyeuses, sont encore aujourd’hui des modèles d’un genre auquel on donnera tous les noms qu’on veut.
Une musique pour une part méconnue, inattendue
Le pari de la soirée, qui mobilise près d’une quinzaine de musiciens, et non des moindres est, outre le bon moment annoncé, de montrer, remontrer et démontrer que cette musique n’a rien d’un vieux dictionnaire qu’on piocherait sur une étagère mais qu’elle est au contraire très actuelle, souvent méconnue et toujours inattendue.
Pour ce faire, l’Opéra a fait appel à un spécialiste du manouche, le guitariste Stéphane Wrembel, qui, outre-Atlantique, voue un tel culte à Django qu’il organise chaque année à New York un événement consacré au guitariste disparu («Django a gogo »).
Cette fois, c’est donc plutôt à Lyon qu’il a décidé de frapper un grand coup en invitant une dizaine de musicien aux profils différents pour revisiter la musique du guitariste. On aura donc sur scène à la fois des joueurs réputés dans le domaine, tout particulièrement guitarises : outre Stéphane Wrembel, est ainsi attendu Stochelo Rosenberg, l’un des maîtres de l’instrument dans ce style aujourd’hui. Mais pour corser un peu la chose, Stéphane Wrembel a également convoqué Guillaume Aknine, Simba Baumgartner, Sébastien Félix et Thor Jensen. Rajoutez à l’ensemble deux violons, un violoncelle, un oud (celui de Mohamed Abozekry) et la rythmique nécessaire et voilà un bel ensemble.
Reste à savoir comment la soirée sera découpée entre tous ces musiciens de talent familiers de la scène de Samois qui consacre, chaque année, un festival à Django Reinhart. Dommage, en revanche, la soirée ne comptera ni vibraphone, ni clarinette, instrument magique qui sait si bien chez Django, seconder la guitare.
Ecouter, réécouter la collection Jazz in Paris
Quant au répertoire attendu ? Patience. On naviguera sans doute d’un titre à l’autre, d’un Studio 24, Swing 39 à une Place de Brouckère à moins que, précisément, les invités décident de sortir des sentiers « battus » pour nous dévoiler des facettes inattendues de Django. Là encore, la magnifique collection « Jazz in Paris » montre la voie en ayant réédité il y a quelques années en CD la plupart des 78 tours publiés entre 1936 et les années 50. De quoi se convaincre que de Night and Day à Nuages en passant par Deccaphonie et autre Manoir de mes rêves, la musique de Django ne saurait se résumer à une simple swing party du samedi soir.
* Mercredi 29 janvier à 20 heures. A l’Opéra de Lyon. « Django 2020 : Hommage à Django Reinhardt ».