n novembre dernier, la 34ème édition était passée à la trappe. Plutôt que d’attendre novembre prochain, les organisateurs de ce festival ont concocté du 1er au 5 juin une mini-édition intéressante : de Bearzatti à Yoann Loustalot et de Ray Lema à Guillaume de Chassy, en passant par Sylvain Kassap et Mathias Levy
Après tout, le jazz c’est aussi improviser. Donc loin de s’étonner, on ne peut qu’applaudir à la décision des responsables de D’Jazz Nevers Festival de lancer du 1er au 5 juin un genre de session de rattrapage de ce qui aurait dû être la 34 ème édition du festival.
Celle-ci devait se tenir, comme chaque année, en novembre. Et puis on connaît la suite : la culture mise en berne, les salles fermées et l’ensemble des spectacles annulés.
Au départ, le projet de D’Jazz Nevers Festival était d’attendre patiemment novembre prochain pour renouer avec son histoire. Et puis, les rumeurs grandissantes de réouverture ont fait que les organisateurs ont imaginé de réaliser dès que possible une mini-édition, un 34ème festival qui surgit au début de l’été, une fois n’est pas coutume. Bien sûr les horaires sont particuliers : 12h15 pour les concerts de journée, 18h30 pour ceux en soirée.
Au programme, une partie des concerts prévus en novembre dernier. Complétés par quelques invités qu’il fera bon de retrouver. Les cinq journées sont en ligne, chacune avec son caractère particulier. Près de 10 concerts, naviguant entre des jazz de différentes couleurs. Mercredi 2 juin verra le quartet rassemblé par Sylvain Kassap remonter aux Racines de ces musiciens ayant des attaches à l’est de l’Europe, un résumé d’Orient qui inspire leur musique.
Le lendemain, on retrouvera ce Slow concocté par Yoann Loustalot, entouré par trois musiciens qui se fondent admirablement dans cette musique recueillie où la lenteur voulue fait d’autant plus résonner les sons. Certes, le disque est sorti en avril 2019 il y a deux ans, mais le contexte explique que le quartet a peu joué cette œuvre qui aboutie qui sait mettre en valeur l’harmonie régnant entre les musiciens.
Est-il besoin de dire que le ton sera très différent le lendemain en retrouvant Francesco Bearzatti, dans un projet curieux : jouer dans une soirée consacrée à Zorro, le seul, le vrai, cet héros de cinéma né, nous explique-t-on, en 1919 de l’imaginaire d’un américain (John, son McCulley).
De la part de ce saxophoniste, pourquoi pas ? Il n’est pratiquement pas un passage de Bearzatti qui n’apporte son lot de surprises, de révolutions musicales, de découvertes harmoniques qui laissent des traces. Longtemps. Ajouter à cela la fougue contagieuse de ce musicien qui sait autant séduire des classes d’enfants (c’était il y a quelques années à Lyon) que un public jazz averti (A Vaux Jazz).
Vendredi offrira deux concerts originaux, le premier celui de Guillaume de Chassy, seul au piano, dans un éloge inspiré de Barbara, le second celui de Ray Lema, piano toujours mais de toutes autres rythmes. Enfin, le 5 juin réservera nous dit-on quelques surprises.