Vendredi 15 et samedi 16 novembre, le spectacle Broadway Station se produisait au Jazz Club Restaurant le « Bémol 5 » situé au coeur de Saint-Jean. Lieu qui se caractérise par une programmation régulière de musiciens de jazz, par la qualité de sa restauration et de son accueil.
Un projet artistique audacieux
Nous voilà au cœur d’une rencontre imaginaire, entre Barbara Streisand dite « Barbra », star mondiale qui totalise 141 millions d’albums vendus, 51 disques d’or, 8 « Grammy Awards », 2 «Cup Emmy Awards» et 1 « Tony Award d’honneur » et Frank Sinatra, le crooner parmi les crooners.
« Barbra qui vient de quitter la scène après son concert mythique à Central Park arrive avec ses musiciens dans un petit club de jazz pour un dernier verre. Elle rencontre Franck Sinatra, seul. Autour d’un échange musical, Barbra et Frank apprennent à se connaître mettant à jour leurs espoirs, leurs valeurs, leurs fêlures. »
Les protagonistes
C’est Stéphanie Moralès, ancienne chanteuse lyrique soliste (soprano) de l’Opéra National de Lyon, spécialisée dans les grandes formes vocales (opéra, opérettes, comédies musicales, pop) qui monte le projet et porte le projet Broadway Station. Elle est directeur artistique du spectacle et assure également le rôle central de Streisand.
Elle a été accompagnée dès la première heure par son complice Frédéric Gignoux, chanteur, qui lui, est distribué dans le rôle de Sinatra.
Joachim Expert se charge de la direction musicale ainsi que la réalisation de la plupart des arrangements « même s’il s’agit d’un travail collectif ».
La formation
La formation qui entoure actuellement Stéphanie Moralès est constituée par la fine-fleur de la scène jazz lyonnaise : Joachim Expert au piano, Jean-Louis Almosnino à la guitare jazz et Frédéric Gignoux, qui a la double casquette de chanteur et de batteur, percussionniste, joueur de washboard.
Le spectacle
Nourrie de faits historiques avérés (rappelant discrètement la comédie musicale), on retrouve une quinzaine des titres les plus emblématiques de deux artistes dans une alternance de solos et de duos.
Les titres s’enchainent naturellement, avec entre autre, une magnifique interprétation de Stéphanie Moralès d’« Over the Rainbow », un « Hello Dolly » très dixie traversé par une irrésistible imitation de Louis Amstrong par Frédéric Gignoux, un émouvant « Ne me quittes pas » anglais/français et un captivant « Imagine », qui vient clôturer le spectacle.
Stéphanie Moralès possède vocalement quelques couleurs de Barbra Streisand. Son interprétation joue sur de multiples registres : la gravité, l’espièglerie, la joie, le délire, la tristesse avec une générosité particulièrement marquée.
On reconnaît ici le plaisir de chanter et de partager. Sa présence, son engagement, sa sincérité portent et emmènent le spectacle avec brio.
Frédéric Gignoux, au timbre très doux, campe parfaitement son rôle de crooner avec élégance et subtilité. J’aurai toutefois aimé l’entendre un peu plus.
Les deux sets fonctionnent parfaitement : enjoué, vif, travaillé.
Les arrangements – bien pensés en fonction du répertoire – passent du dixie, au swing, au Big Band, au moderne jazz, au rock. Ils laissent de la place à chacun des musiciens qui ne manquent pas de montrer leurs talents respectifs lors d’improvisations.
Joachim Expert au piano, tient la barre, toujours fin et précis dans ses interventions, alimentant harmoniquement les différents thèmes.
Jean-Louis Almosnino assure avec une maitrise impressionnante les pompes comme les solos avec beaucoup d’intelligence, d’inventivité et d’humilité.
Frédéric Gignoux, dans sa fonction de batteur et de percussionniste allie remarquablement discrétion, efficacité et présence. Les séquences avec son washboard et le détournement rythmique des objets trouvés sur les différentes tables sont hilarantes et totalement réussies.
Le public fut ravi de ce spectacle, ce qui est la moindre des choses au vu de la qualité de ce voyage imaginaire porté joyeusement par les quatre artistes.
Bravo et à voir toutes…
Souriez nous sommes samedi.