A Vaulx Jazz a pris fin. Francheville n’est plus. Jazz à Vienne démarre dans trois mois et il faudra sans doute attendre mi-juin pour que le rideau se lève sur le Péristyle de l’Opéra de Lyon. Dans ce qui n’est donc pas un orgasme absolu en matière musical, se dresse heureusement le Fest Avril, le festival du Hot Club de Lyon, qui fête à sa manière le retour du printemps.
Au programme cette année, le jazz vocal. Les sept formations qui vont se succéder de lundi 4 avril au dimanche 10 ont en effet en commun un goût immodéré pour le jazz chanté, quelque soit le style adopté, swing, blues, soul voire new-orleans.
C’est d’ailleurs avec Big Chiefs, une formation adepte de ces tempos que tout démarre lundi soir. Au sommaire de cette formation qui fait souvent le bonheur des scènes régionales un sextet emmené par Guillaume Gerdil (sax), Valentin Gerdil (gr), François Chrétien (tp), Vincent Hurel (dr), Daniel Chautard (cb) et Philippe Harbonnier (piano). Swing, patrimoine revisité, soli à la guitare caractérisent ce new-orleans progressif qui aime chahuter. Ils seront suivis le lendemain par le Foolish Ska Jazz Orchestra. Cette formation fait elle aussi une large place aux vocals, notamment grâce à Célia Kameni et Marion AmiraultWalsh.
Laure Donnat, qui est attendue mercredi, n’est pas une inconnue. Belle voix bien placée et sens rythmique développé caractérisent le quartet à qui la jeune femme donne son nom. Au piano Philippe Martel, à la basse Lilan Bencini et aux drums Willie Walsh.
La formation qui prendra place au Hot le lendemain est elle aussi du genre incontournable : Swing it compte en effet dans ses rangs quelques-uns des piliers du Hot Club, dont Jacky Boyadjian (cb), Marie-Claire, la petite sœur, Pierre Cammas (p), Vincent Perier (cl et sax) et Richard Foucher à la contrebasse.
Au tour, vendredi, de Tony Kazima, qui s’installe au piano dans la plus grande décontraction et qui mène son récital à sa manière, tonique et communicative, en égrenant des standards qui ne sont pas éloignés de Ray Charles ou Nat King Cole. Le jeune homme n’a pas perdu de temps, musicalement puisque, s’il a démarré la musique et le piano à l’âge de 8 ans, le voici aujourd’hui, 13 ans après, à entamer son premier concert solo au Hot Club de Lyon.
Denise King a une belle voix. Façon Sarah Vaughan. Et c’est heureux lorsqu’elle aborde des standards où se révèle son sens du swing et son art d’accentuer la note comme savent le faire les grandes voix féminines du jazz et du blues américain.
Quant à elle, originaire de Philadelphie, elle a fait ses premiers pas dans le gospel et dans les églises de sa ville natale avant que sa voix ne devienne une référence dans les studios voisins au cours de productions variées qu’elle a marquées de sa voix chaude et puissante.
On la retrouvera d’ailleurs le lendemain dimanche pour le concert de clôture. Pour l’occasion, le Hot-Club se transportera quelques mètres plus loin, au temple de la rue Lanterne, cadre approprié pour ce concert placé sous l’influence du gospel que Denise King compte chanter en compagnie de Kristin Marion.
Ainsi finira cette semaine particulière et ce festival qui redoute toujours de se retrouver à l’étroit dans son bienheureux caveau. Pourtant, l’équipe de Gérard Vidon vient de mettre la dernière main à une extension attendue depuis belle lurette, qui offre enfin aux musiciens salle de répétition, de restauration en même temps que loges d’artistes.
La belle vie, quoi, même si elle se déroule en souterrain.