Au rythme des inconnues que laisse planer la pandémie, les organisateurs de ces grands rassemblements estivaux devraient être fixés le 15 février sur les modalités que leur imposera le ministère de la Culture. Pas simple
Covid, Covid ! Théâtres et autres lieux de spectacles continuent d’être fermés, tout comme les musées et autres lieux de culture, sans qu’aucune perspective de réouverture ne puisse pour l’heure être annoncée. Au-delà du problème plus général qui voit une société se priver volontairement et pour les raisons que l’on sait de son accès à la culture et au spectacle, se pose plus spécifiquement l’énigme de lancer ou pas ce qui enrichit l’Hexagone chaque été, ces petits et grands festivals qui viennent nourrir de multiples territoires. C’est en effet maintenant que tous les organisateurs, comme les collectivités souvent associées aux budgets de ces manifestations, doivent décider de lancer ou pas l’édition de l’été 2021.
Une récente visioréunion organisée récemment entre une quinzaine de responsables de festivals de musiques actuelles et Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, n’augure rien de bon. Certes, la réunion avait pour but de mettre en place « les modalités et le calendrier qui permettraient d’envisager la tenue des festivals au printemps et en été », explique Le Monde qui a pu joindre quelques-uns des participants à cette réunion. Las ! Même si Roselyne Bachelot a précisé à ceux –ci (toujours selon le quotidien) que « des réponses justes et adaptées devraient être trouvées en fonction des jauges, des temporalités et des configurations » et si elle a expliqué qu’elle ne souhaitait pas, à cette date, « condamner la configuration debout, ni les grandes jauges », l’actualité sanitaire -entre apparition des variants et hausse des vaccinations- dicte sa loi. Seul élément concret : Roselyne Bachelot a fixé une nouvelle réunion (le 15 février) qui aura pour but, explique-t-on, que « chaque festival puisse prendre, in fine, la décision qui lui semble la meilleure en fonction de sa configuration ».
Une pandémie aux allures de « yo-yo » constant
Toute la question est de savoir si, à cette date, les organisateurs de festivals et leurs bailleurs de fonds seront suffisamment renseignés pour prendre en effet la dite décision. Rien n’est moins sûr : à y bien regarder, la caractéristique de cette pandémie est d’abord de nous installer dans un « yo-yo » constant qui fait que toute certitude du jour se voit contredite le lendemain. Allez réserver des plateaux à 40 000 euros avec de telles incertitudes !
Il n’a échappé à personne que le Salon du Bourget, le plus grand événement aéronautique de la planète, et prévu tous les deux ans chaque mi-juin à Paris, a depuis plusieurs semaines préférer annuler son édition 2021.
Et, d’ores et déjà, rappelle le quotidien, l’un des festivals-phare de l’été en matière musicale (Glastonbury), qui se tient précisément en configuration « debout », a lui aussi jeté l’éponge. Il était prévu du 23 au 27 juin, soit à peu près au moment où doit en principe démarrer Jazz à Vienne.
Qui plus est, bien d’autres festivals qui n’atteignent pourtant pas la taille de l’événement britannique, en France comme dans l’Union Européenne, ont déjà annoncé qu’ils renonçaient à leur édition 2021.
Dans ce contexte, que faut-il entendre par « des réponses justes et adaptées », citées par la ministre, appliquées à des festivals comme Fourvière ou Jazz à Vienne dont la programmation est d’abord fonction de la jauge attendue ?
C’est évidemment tout le problème et pas sûr qu’à mi-février on en sache beaucoup plus.