Il a fait très chaud ce dimanche au théâtre antique avec Mizikopeyi, Calypso Rose et Kassav. A feux et à sons, ils ont enflammés le public viennois, conquis et déchainés par les rythmes Zouk, Calypso et autre biguine.
Par cette belle soirée d’été, Le collectif Mizikopeyi, le big band créole, ouvre le bal de cette soirée aux couleurs des caraïbes. Avec à la baguette Tony Chasseur aux chants et Thierry Vaton au piano, ce big band n’a rien a envié aux grandes formations américaines. L’énergie, la virtuosité et le sens du show étaient bien au rendez-vous grâce notamment au talent d’orateur de Tony Chasseur.Le répertoire choisi pour l’occasion a réservé quelques surprises, notamment La reprise chaloupée du célèbre standard Stardust ou la chanson Cécile de Claude Nougaro très bien réinterprétée, avec beaucoup de tendresse. Pour le reste, les mélodies et rythmes nous ont entrainé vers les Antilles, Haïti et l’océan indien. Pour l’événement, un invité de marque était présent, le pianiste guadeloupéen Alain Jean-Marie. En quelques touches sur son piano, il nous a étaler toutes l’étendue de son talent et de sa virtuosité jazz. Le big band, quant à lui, a été flamboyant bien inspiré par le groove néo-orléanais. Peut-être certains puristes ronchons diront : Se pa jazz, comme le clame le premier titre de l’album Créole Big Band, mais qu’importe ! seule la fougue de ce grand orchestre scintillant compte vraiment. Le jazz s’est toujours nourri de multiples héritages, l’affiliation se complexifie…
Mis en joie et en rythme par cette rutilante première partie, je suis immédiatement conquis par Calypso Rose. Du haut de ses 79 ans, elle a mis le feu au théâtre antique, bien accompagné pour le concert par les virevoltants saxophoniste et guitariste, Fabien Kisoka et Jamba. Sans oublier les 2 choristes Cali Kamga et Audrey Gbaguidi qui, par leur chorégraphie sensuelle et cadencée et leur talent vocal, ont ébloui les spectateurs. Bien que diminué physiquement, Calypso Rose est apparu très en verve et usant beaucoup de l’humour pour charmer son auditoire. Elle a, à plusieurs reprises, allumé les hommes de l’hémicycle en appelant à la rejoindre et en jouant de délicates séances de strip tease, soft, cela va sans dire. Une tendre aguicheuse pourrait-on dire ! pour la musique, elle a paradé entre calypso de carnaval et soca sautillante, mento cool et ska des tropiques. Une musique entêtante mais terriblement efficace. De la gouaille, du punch et de l’optimisme, un pur moment de bonheur !
Pour feux d’artifice, Kassav est venu clore cette soirée colorée, avec pour projet de fêter leur 40 ans de scène avec le public viennois. A l’image de sa chanteuse emblématique, Jocelyne Béroard, leur concert a été rayonnant. Au rythme du Zouk, ils ont revisité tous leur plus grands succès avec une chorégraphie soignée et un enthousiasme communicatif. Le public, déjà bien chauffé par Calypso Rose, était surdynamité pour ce concert au rythme toujours soutenu et cadencée.
Une soirée tonique, généreuse, drôle et pétillante, bref un dimanche aux Caraïbes !!