Pour une raison ou pour une autre, vous avez raté cet été à Jazz à Vienne, Chucho Valdès, Avishai Cohen, la découverte Cyrille Aimée, voire Salif Keïta ? Vous pourrez les retrouver au cours de la saison, du moins d’ici la 36ème édition du Festival de Jazz, car pas moins de treize concerts sont programmés d’ici l’été 2016. Sur quatre scènes très différentes.
Une partie de ces concerts verra le retour des artistes que l’on a ouï lors du Festival Jazz à Vienne 2015 au théâtre antique.
Ils étaient déjà à Vienne cet été
Pour certains, comme Chucho Valdès, 73 ans, pas de surprise à espérer, ce sera avec la même formation que cet été. Le pianiste cubain proposera en effet son « Tribute to Irakere » qui avait un peu déçu. On l’avait préféré en piano solo à l’Auditorium de Lyon, le 2 février dernier où il avait été magistral (Salle de l’Isle à l’Isle d’Abeau, le 7 avril 2016).
Ce sera également le cas pour Cyrille Aimée, 30 ans, l’une des belles découvertes de Jazz à Vienne 2015 qui comme sur la scène du théâtre antique cet été présentera pour uen bonne part son nouvel album, « it’s a good day » (le 8 octobre 2015, salle de l’Isle à l’Isle d’Abeau).
Idem pour Melody Gardot qui avait grandement déçu au théâtre antique. Dans un cadre plus intimiste, saura-t-elle ravir le public ? (le 3 décembre 2015, salle de l’Isle à l’Isle d’Abeau).
Mais ce ne sera pas le cas pour Avishai Cohen que l’on a toujours un immense bonheur à retrouver et qui sera cette fois, en trio et accompagné par l’orchestre de l’ONL à l’Auditorium.
Au vu de sa prestation de cet été, superbe, gageons qu’on se léchera encore les babines sonores. Un flot d’émotions musicales, une nouvelle fois, en perspective (le 18 novembre 2015 à l’Auditorium de Lyon).
Tigran : un requiem contre l’oubli
Ce ne sera pas le cas non plus pour Tigran Hamasyan qui ne s’était guère renouvelé ces derniers temps, mais qui le fera cette fois puisqu’à l’Auditorium de Lyon, toujours, il sera accompagné par l’orchestre de chambre d’Erevan et par vingt-quatre choristes arméniennes. Il interprétera à l’occasion du centenaire du génocide arménien un hommage musical qui se veut un requiem contre l’oubli.
Il proposera des adaptations du répertoire, très fourni, de la musique classique arménienne et plus particulièrement de la musique religieuse des 15èmes et 16ème siècles (le 9 octobre 2015 à l’Auditorium de Lyon).
Outre des bisses de Jazz à Vienne de cet été, on retrouvera cette année une constante, hors théâtre antique avec la désormais traditionnelle étape de la tournée européenne hivernale du Chicago Blues Festival.
Au programme, notamment des artistes de belles factures, même s’ils n’ont pas la notoriété des plus grands, à l’instar du chanteur et guitariste Chris James, de l’harmoniciste et chanteur indien Aki Kumar et de la chanteuse Chick Rodgers (le 25 novembre, salle du Manège à Vienne).
Pour les autres concerts, quelques dates sont à impérativement scotcher sur votre agenda.
Sclavis/Marsalis/Camilo
Nous en avons sélectionnées trois :
-La « carte blanche à Louis Sclavis ». Le musicien de jazz lyonnais le plus connu fera équipe avec sa formation habituelle, le « Silk quartet » avec Michel Portal, un complice de longue date ; mais aussi avec le percussionniste persan Keyvan Chemirani qui fera chanter tombaks et autres dafs, mais encore les musiciens de l’Orchestre National de Lyon. Une exploration supplémentaire pour ce boulimique à la recherche permanente d’univers sonores nouveaux (le 14 décembre 2015 à l’Auditorium).
–Wynton Marsalis avec le Lincoln Center Orchestra. Formé de quinze grands solistes de jazz placés sous la direction de l’excellent trompettiste Wynton Marsalis, le Lincoln Center Orchestra est considéré comme l’un ds meilleurs big bands du moment. Il fera escale à l’Auditorium de Lyon. Le seul big band programmé par ailleurs cette année. Une superbe machine à swing (A l’Auditorium de Lyon, le 6 février 2016).
-Issu de la célèbre école de Jazz, la Juilliard School de New-York, le pianiste et compositeur d’origine dominicaine Michel Camilo sera en solo à l’Auditorium de Lyon. Du latin jazz de grande pureté. Rééditera-t-il un concert d’aussi haute volée que son homologue cubain le 2 février dernier, sur cette même scène ? Bien possible (à l’Auditorium de Lyon, le 17 mai 2016).
Si Jazz à Vienne réussit à aligner en cours d’année un tel nombre de concerts, la raison tient à la mise en place de nombreux partenariats : la meilleure façon de lutter contre la baisse des financements public, ce qui permet de mutualiser les risques. Des partenariats sous forme de co-production avec l’Auditorium de Lyon, le théâtre du Vellein à l’Isle d’Abeau ou avec le Rhino Jazz ; et ce dans le cadre du pôle métropolitain qui constitue la super-Métropole lyonnaise. A plusieurs, on est moins impécunieux…