Le tout dernier concert de la tournée française d’Ibrahim Maalouf (prolongée désormais à l’international : trente dates au total) consacrée à la mémoire de la diva égyptienne Oum Kalthoum a eu pour cadre en sextet l’Auditorium de Lyon, le samedi 13 décembre.
Il s’agissait de la sorte, pour le trompettiste star de fêter les 10 ans de son célèbre album « Kalthoum ». Cet album qui constitue un hommage à la diva égyptienne et à son œuvre emblématique « Alf Leila Wa Leila » (Les Mille et Une Nuits).
Lors de ce concert qui s’est joué à guichets fermés, Ibrahim Maalouf a revisité sur la scène de l’Auditorium cette création inspirée de l’héritage musical de la diva égyptienne qui a marqué toute son enfance.
«J’ai appris à chanter ses chansons avant même de savoir jouer de la trompette», a-t-il coutume de raconter. D’autant que l’on fête actuellement les cinquante ans de la disparition de cette chanteuse toujours adulée du Caire à Beyrouth.
L’objectif évident d’Ibrahim Maalouf : ressusciter à sa manière jazzy le tarab , ce genre musical où l’émotion était portée à son paroxysme, partagée par la chanteuse avec son public qui avaient su tisser des liens très forts.
L’occasion pour Ibrahim Maalouf d’exprimer sa perception de la diva en s’appuyant sur sa propre sensibilité artistique, tout en y introduisant profondeur et modernité.
Ce concert a ainsi pris la forme d’une célébration artistique mêlant à la tradition orientale, le jazz contemporain, enflammé par un dialogue entre la trompette quarts de ton d’Ibrahim Maalouf et ses cinq musiciens virtuoses qui ont traduit chacun lors d’improvisations leur perception propre.
Des chansons d’Oum Kalthoum reprises et arrangées ce soir là ? Non, en fait, une seule, expliqua, intarissable, le trompettiste ,car avec Oum Kalthoum, une chanson rythmée par un refrain de quatre minutes revenant régulièrement, durait près d’une heure avec la diva égyptienne !
Elle pouvait chanter une nuit entière. Ibrahim Maalouf qui ne semblait pas vouloir quitter la scène donna, lui, 2 h 10 de concert., ce qui est déjà généreux…
Pour faire œuvre de pédagogie, le trompettiste avait même fait venir ce soir là de Tunisie pour ce concert, la chanteuse Farah Feki qui interpréta simplement « le » refrain de « la » chanson. Un aller-et-retour Lyon-Tunis pour huit minutes de concert,… la chanteuse accompagnée du trompettiste du sextet, Yanis Belaïd, également oudiste, clôturant également de manière tout aussi brève, mais fort évocatrice, le concert.
Au final, donc un moment fort permettant de replonger dans les racines orientales qui se mêlent formidablement à la trompette quarts de ton, avec des musiciens lui emboîtant généreusement le pas…
Line-up-Ibrahim Maalouf (trompette) ; Naima Girou (contrebasse) ; Frank Woeste (piano) ; Julien Tekeyan (batterie) ; Irving Acao (saxophone ténor) ; Yanis Belaïd (trompette et Oud) et Farah Feki (chant).
