La 24ème édition de ce festival itinérant en Drôme du sud démarre dans une semaine : à Pierrelatte d’abord. Dans les Baronnies ensuite. Quinze jours de concerts, de rencontres, de conférences, de films et d’expo photo avec toujours le même fil conducteur depuis plusieurs années : les Ladies du Jazz
Il sera 21h mardi 8 août à Saint-Remèze. C’est là sur la place du Village que démarrera le concert du Sabine Sassi Quintet. Et que démarrera cette 24ème édition de Parfum de Jazz. Un festival né dans les Baronnies, original s’il en est : autant parce qu’il se promène pendant une quinzaine de jours en Drôme provençale que parce que, depuis plusieurs années, il consacre ses après-midis et ses soirées aux Ladies du Jazz, qu’elles soient chanteuses ou instrumentistes, débutantes ou confirmées, inconnues ou reconnues.
On ne présente plus la formule de ce festival de jazz fidèle à une région, la Drôme du Sud, à des paysages et à des cadres uniques, ici dans un petit village, là dans un théâtre de verdure de toute beauté. Sauf que pour la première fois de son histoire, Parfum de Jazz a décidé d’inverser son cours : alors que depuis sa création tout démarrait dans les Baronnies, qui furent pendant des années le seul écrin de l’évènement, cette année, tout démarrera en Tricastin, au bord du Rhône, plus tôt que par le passé (les 8/9 août), avant de rejoindre en deuxième semaine les Baronnies, plus à l’est.
Divas du Jazz : China Moses, Camille Bertault et beaucoup d’autres
Pour le reste, rien de changé : si Alain Brunet, fondateur et directeur artistique du festival a glissé, au milieu de toutes ces Ladies, un quartet strictement masculin venu du Danemark, le
Jan Harbeck quartet, l’essentiel de la programmation repose une fois encore avant tout sur des Ladies du Jazz, quelque soient leur talent, leur expression, leur origine ou leur style.
De China Moses, une familière de festivals estivaux souvent plus courus, à Camille Bertault, dont la précédente venue à Parfum (à Saint-Paul Trois Châteaux) avait été largement plébiscitée. Tour à tour, cette 24ème édition accueille ainsi Delphine Deau (piano solo), Manu Le Prince, Leo Castro et Sandrine Marchetti, la contrebassiste Sélène Saint-Aimé, les ladies des Livi’zz, Caloé, Aurélie Lopez, la pianiste Aki Takase, avec à ses côtés Louis Sclavis et Vincent Courtois, Grazzia Giu et les Divas du Jazz.
Auparavant, dimanche 13 août, le festival aura enfin reçu à Saint-Ferréol-Trente-Pas la saxophoniste Gaby Schenke et Hélène Avice (cb) histoire de faire oublier un rendez-vous manqué l’année passée.
L’Amazing Keystone Big Band se penche sur West Side Story
D’où autant de soirées aux saveurs différentes, de l’art vocal le plus traditionnel au jazz en trio le plus contemporain, du swing le plus extraverti aux ballades susurrées avec un maximum de douceur. Après…..tout dépendra une fois de plus de la magie du concert, de cette rencontre entre les musiciennes, celles et ceux qui les accompagnent et le public avide de découvertes et de sons nouveaux. Et cela que ce soit en soirée ou lors de tous ces concerts attendus dans les villages visités.
Au milieu de ce programme, on notera tout de même un évènement : le concert de l’Amazing Keystone Big Band au grand complet (le 11 août) qui consacre son set à la musique de West Side Story, épaulé par deux chanteurs (Neima Naouri et Pablo Campos) et un comédien (Boris Winter).
Un concert qui s’annonce mémorable : par la qualité de ceux qui composent ce big band, et qui élaborent des arrangements d’une étonnante finesse, par l’originalité des thèmes ou des musiques dont ils s’emparent depuis leur création il y a 12 ans et par cette fusion musicale étincelante, l’un des enchantements des big bands, et à laquelle peu de formations parviennent. Par ailleurs, il n’est pas si courant de s’attaquer ainsi sans complexe à la musique de Léonard Bernstein, dont les thèmes, si fracassants pour l’époque, ont été évidemment l’une des raisons du succès planétaire du film.
Est-il besoin d’ajouter qu’alors que, pour mille raisons, les big bands désertent de plus en plus les scènes des festivals, la venue de l’Amazing Keystone Big Band (très présent cet été dans un autre projet) constitue d’ores et déjà une rareté à savourer croche après croche, surtout dans ce somptueux théâtre du Rocher où la musique semble en effet se servir de la roche pour mieux résonner.
Le Jazz au Village, comme un festival bis à découvrir au plus profond de la Drôme
A côté de tous ces concerts en nocturne (seuls évènements payants du festival), Parfum de Jazz, 24ème du nom, proposera chaque jour de multiples concerts : pour l’occasion, de multiples formations seront à découvrir et donc de nombreux artistes -autres Ladies) accourues dans des configurations inédites. Là encore, on ne saurait trop vous conseiller de ne jamais hésiter à franchir les paysages drômois pour retrouver ces concerts (voir le programme de Jazz au Village).
A voir à Buis : le film « The Girls in the band »
Comme il l’a toujours fait, Parfum de Jazz n’omet pas cette année de diffuser plusieurs films (à Buis-les-Baronnies notamment) dans le cadre de CinéJazz qui ont trait avec le jazz ou avec la musique. On sera particulièrement attentif à ce documentaire « The Making of West Side Story » (1984) qui revient précisément sur la musique de Bernstein, via une présentation assumée par Jean-Paul Boutellier et Pierre-Henri Ardonceau. A ne pas manquer non plus « The Girls in the band », documentaire rare qui sera également projeté à Buis.
Films mais aussi conférences : là encore ces rendez-vous sont fixés en journée et permettent de lier érudition et musique, notamment en s’attelant aux femmes pianistes de jazz ou à cet Hollywood et les Jazz Women.
Enfin, le festival ne serait pas complet s’il ne présentait pas son expo photo composée de clichés rares pris les années précédentes : ce sera le 14 août à Buis et l’on y retrouvera des figures familières : Florence Ducommun, André Henrot et Patrick Martineau.