Un hommage, un de plus à Lennon, l’âme géniale des Beatles évaporée il y a 35 ans ? Certes mais pas seulement.
Si l’on compte bien, le petit Iiro avait dix ans lorsque la planète se retrouva orpheline de John Lennon. Pas de quoi avoir bouleversé le petit collégien finlandais, même s’il connaissait déjà par cœur Imagine ou Let it be.
Et pourtant , c’est bien aux dernières compositions de l’ex-Beatles que le pianiste a consacré ces derniers mois, allant jusqu’à enregistrer « My working class héro » en août dernier et à partir dans la foulée en tournée.
Le voici donc à Jazz à Vienne où il lui revient le plaisir d’inaugurer le Club de Minuit de l’édition 2016 du festival.
C’est là, dans ce petit théâtre à l’italienne où il fait bon (et chaud) écouter des formations souvent bien choisies, que Rantala devrait longuement revenir sur l’œuvre de Lennon à travers ces thèmes qui n’ont pas pris une ride, ou si peu : In my life, Woman, Norwegian wood, Because et d’autres.
Mêlant rudesse, étouffement du son, perplexité du rythme et embrasements périodiques du piano, Rantala joue tout d’une pièce même si les contrastes sont légion.
De quoi permettre de saisir des pans méconnus de la personnalité de Lennon, notamment lorsqu’il entreprit de quitter New York pour le reste des Etats-Unis dans une étrange chevauchée, avant de revenir là où tout devait s’arrêter.
Avec Rantala, c’est un des rites les plus attachants du festival qui redémarre. Le Club de Minuit, qui n’a pas toujours été là et qui ne s’est pas toujours appelé ainsi, a toujours servi de point d’orgue aux nuits viennoises. Réunissant habitués, musiciens de passage, artistes à peine sortis de scène et autres touristes épargnés par le sommeil.
On le sait, mieux vaut venir tôt dans l’espoir de trouver place assise même si les portes du théâtre municipal ne s’ouvrent que peu avant le concert.
A minuit, jeudi 30 juin au Théâtre municipal, au cœur du site de Cybèle (gratuit).
A revoir : pour mieux cerner à travers un concert la personnalité de John Lennon, voir le concert donné en 1965 au Shea Stadium de New York, sans doute l’un des premiers à avoir été donné dans un stade et à avoir rassemblé quelque 60 000 personnes