Quelles performances vocales! intimes ,profondes, puissantes et délicates, Melody Gardot et Célia Kameni ont irradié par leur talent les 3500 personnes présentes au théâtre antique. Parfaitement soutenues par d’excellents musiciens à leurs côtés, le public a été conquis et enveloppé par leurs timbres de voix envoûtants. En introduction de soirée, les frères Karapetian et Terri Lyne Carrington ont débuté par un set hypnotique composé de boucles électro orientales délicates et répétitives.
Les frères Karapetian et Terri Lyne Carrington, intense et hypnotique
Visiblement émus d’être sur la scène du théâtre antique, en l’occurence avec Terri Lyne Carrington, leur artiste préférée, les frères Karapétian ont proposé un répertoire lyrique, sophistiqué et hypnotique servi par le jeu puissant de la batteuse. Entre boucle répétitives orientales et improvisation jazz, la séance d’hypnose musicale a posé le cadre d’une soirée placée sous le signe de la douceur.
Célia Kameni et Alfio Origlio, une complicité tendre et profonde !
Le pianiste Alfio Origlio, compagnon de route des plus grands noms de sa génération, de Didier Lockwood à André Ceccarelli en passant par Bobby McFerrin, Michel Legrand, ou encore Henri Salvador et Michel Jonasz, n’a pas caché son émotion au moment d’être sur la scène du théâtre antique rappelant les grands noms du jazz qui ont défilé à l’endroit où il se trouvait: Miles Davis, Herbie Hancock ou encore Michael Brecker. Avec Célia Kameni ,dont il a vanté le talent vocal extraordinaire, la complicité est profonde et puissante. Ils ont revisité quelques standards du jazz et de la soul avec des arrangements subtils, à la fois puissant et voluptueux. Et Célia Kameni, quelle voix! un art vocal incroyable, unique pour une artiste aussi jeune et incontestablement proche des grandes chanteuses de jazz telles Ella Fitzgerald et Billy Holiday! Une artiste que l’on reverra très certainement ces prochaines années à Vienne.
Melody Gardot, l’élégance et le raffinement incarnés !
Avec son complice Philippe Powell ( fils du célèbre Baden Powell), Melody Gardot nous a concocté un répertoire teinté de musique brésilienne, de jazz et de chanson française tout en douceur et tendresse. Entre ces deux-là, le courant passe, la musique coule et l’élégance domine. La conversation est délicieuse. Ce n’est ni du be-bop, ni du Free, mais un jazz populaire qui possède un vrai swing, comme jadis celui de Frank Sinatra. Melody Gardot se concentre sur sa voix et vise l’essentiel, nous toucher en plein coeur. Pari réussi!.L’alchimie a opéré et le public ne s’y est pas trompé en leur rendant hommage par une standing ovation animée.