Hier soir, nous avons assisté après de longs mois d’absence, aux retrouvailles des cinq musiciens du Belmondo Quintet avec la scène, avec leur musique vivante…
Ce fut heureux et joyeux pour tous : eux, resplendissants, généreux, et nous, emportés par une musique inventive, intense.
Ce quintet, fondé en 1993 par les frères Belmondo – Lionel (saxophones, flutes) et Stéphane (trompette et buggle), est dans la droite lignée du jazz moderne (Miles Davis, John Coltrane, Bill Evans, Wayne Shorter). Ils ont, au fil de nombreuses aventures et musiciens, garder l’essence de ce courant tout en imprimant un son, un esprit, une signature qui ont marqué de nombreux musiciens notamment en France.
Lionel Belmondo, l’ainé, œuvre dans ses improvisations avec puissance, poussant les tensions à leur paroxysme, le souffle flamboyant, mêlant structure et liberté de narration.
Stéphane Belmondo, habité, vivifiant par ses relances, au groove fondateur, excelle particulièrement au buggle, lui donnant une profondeur peu commune.
Mais c’est bien quand les deux frères jouent ensemble que l’on mesure la complicité de ces deux musiciens et pour cause…En cohérence, en lien total. « Just one breath. »
Quand aux compagnons de jeu, ce n’est que du beau monde : Eric Legnigni au piano, toujours aussi élégant, inspiré, léger, Sylvain Romano à la contrebasse, régulier, précis, attentif, et enfin un batteur (?) plein d’esprit.
L’ensemble est puissant, cohérent, fraternel.
Tous les thèmes jouées étaient issus du dernier et cinquième album du quintet Brotherhood’s enregistré en janvier 2020 chez B Flat Recordings.
Certaines de leurs compositions font références à Wayne Shorter (Wayne’s Words), à Yusef Lateef – (Yusef’s Tree), à leur père Yvan Belmondo (Song for Dad) dans une ballade très nostalgique jouée avec beaucoup de douceur.
Une très bonne première partie de soirée appréciée à la hauteur de la qualité de ce quintet, tant dans le charisme, le jeu des musiciens que dans les pièces présentées.
Leur dernier album est à écouter résolument : Brotherhood’s (B Flat Recordings.)