Deux soirs durant, vendredi 26 et samedi 27 juillet, le pianiste s’installe à l’orgue pour jouer en trio la musique du guitariste américain. A ses côtés, Jean-Louis Almosnino à la guitare et Andy Barron aux drums.
Bressat, Almosnino et Barron pour rendre un hommage à Wes Montgomery au Bémol 5. Une belle affiche pour un week-end dans le seul lieu de jazz ouvert cet été à Lyon (c’est peu je vous l’accorde). Ce n’est pas la première fois d’ailleurs que David Bressat rend hommage au guitariste d’Indianapolis.
Wes Montgomery ? L’un des plus talentueux guitaristes de la scène jazz américaine de l’après-guerre. Disparu jeune (45 ans), mais qui en l’espace de deux décennies, est devenu la référence suprême ou presque de l’instrument. Par son jeu, par son approche de la main droite, bien sûr par quelques disques de légende, et aussi par les musiciens dont il a su s’entourer.
Parmi eux, on n’oubliera pas ces disques où il fit appel à la rythmique de Miles Davis, sans doute l’une des meilleures dans ces années-là.
Montgomery : des mélodies toujours teintées de blues
« On jouait déjà beaucoup de morceaux de Wes, explique à ce sujet David Bressat, car on adore sa musique. En fait, à sa façon, Wes Montgomery est le compositeur et guitariste de jazz le plus populaire et le plus accessible car ses mélodies sont toujours teintées de blues et chaque morceau est presque un tube qu’on peut chanter en sortant du concert ».
Pour l’occasion, David Bressat troquera d’ailleurs le piano, son instrument de base, ou sa version électrique, pour l’orgue hammond et arrivera donc en trio avec, d’un côté, Jean-Louis Almosnino à la guitare (lourde charge) et, de l’autre, Andy Barron, aux drums. La même formule qu’adopta à plusieurs reprises le musicien américain. Au moment où sa réputation grandit et qu’il est appelé à New York, Wes Montgomery enregistre notamment ses deux premières sessions en trio avec Paul Parker et l’organiste Melvin Rhyne.
Il recommencera sept ans après avec Jimmy Smith en un « Dynamic duo » qui donnera d’ailleurs à l’album « Jimmy and Wes ».
Jean-Louis Almonismo : « c’est juste un super musicien »
Sans doute David Bressat piochera-t-il dans ses enregistrements pour ces deux concerts, même s’il rajoutera des compositions personnelles.
« J’ai toujours affectionné jouer de l’orgue Hammond et la rencontre de cet instrument avec la guitare et la batterie est un mélange qui fonctionne à merveille, explique le pianiste. Je joue dans ce genre de formule « orgue » avec plein de guitaristes depuis plusieurs d’années (Etienne Vincent, Seb Joulie, David Robin, Olivier Calvet, Benjamin Gouhier et bien sûr Jean Louis Almosnino). J’aime le son du groupe qui se dégage ». Mais encore ? « Le son de l’orgue enveloppe l’orchestre et l’ensemble forme un son chaud et puissant ».
Bressat-Almosnino : 20 ans de complicité
Au Bémol donc, David Bressat retrouve Jean-Louis Almosnino. Un vieux complice : ils ont joué ensemble pour la première fois il y a plus de 20 ans avec le batteur Laurent Sarrien (du Collectif Mu). Et déjà, les compos de Wes Montgomery étaient à leur répertoire. Almonismo : l’un des plus constants animateurs de la scène jazz lyonnaise, et souvent invité par ses pairs dans de multiples configurations. « Jean-Louis est un guitariste que j’adore, explique à ce sujet David Bressat, il a un phrasé magnifique, un son épais, et un jeu d’une certaine manière très ancré dans cette période soul jazz des années 60-70. Il compose également de superbes morceaux que l’on se plait à jouer ensemble ». Et le pianiste-organiste d’ajouter : « Il n’est pas seulement l’ancien professeur du Conservatoire de Lyon, c’est juste un super musicien ».
Enfin, à leurs côtés également, Andy Barron, lui aussi un incontournable de la scène lyonnaise. Mais, à la différence de Jean-Louis Almosnino, David Bressat n’avait jusqu’ici jamais joué en sa compagnie. C’est donc, ces deux soirs, une double première au Bémol 5.
* Au Bémol 5 concerts les vendredi 26 et samedi 27 juillet à 21 heures. Entrée : 15 euros