Evidemment, on ne va pas bouder son plaisir. Une journée entière à baigner dans le jazz, à Lyon, à Saint-Etienne, à Vienne, à Bourgoin.
Le plus souvent gratuitement. Caveaux de jazz, bars, médiathèques sont évidemment de la partie mais ce qui fait la différence de cette JazzDay, voulue nous dit-on par l’Unesco, c’est de se répandre en de bien d’autres endroits, centres hospitaliers, prisons, lycées et associations diverses.
Soixante événements
On nous parle de 60 « évènements » et aussi, et c’est ce qui compte de 200 artistes présents pour cette JazzDay.
En pratique, impossible évidemment de tout faire, de tout entendre. Ne serait-ce que parce qu’on entre aussi difficilement en prison qu’on en sort.
Pourtant, les trois établissements pénitentiaires de la région, Corbas, Saint-Quentin et Villefranche recevront ce jour-là une formation le temps d’un concert.
Donc, premier et seul conseil, se reporter à la liste précise relayée par Jazz à Vienne, coordonnateur de l’événement comme il se doit pour la région Rhône-Alpes. Pour le reste, tout dépend de vos goûts et de vos disponibilités. Mais sachez que de 10 heures à tard dans la nuit, une myriade de concerts est à votre portée, tous styles, tous genres, toutes époques.
Un événement qui pose presque plus de problèmes qu’il n’en résout
Mais, à dire vrai, cet événement qui se répète désormais d’année en année pose presque plus de problèmes qu’il n’en résout.
Au départ en effet, l’Unesco, digne institution, a souhaité « sensibiliser le public aux vertus du jazz comme outil éducatif et comme force de paix, d’unité, de dialogue et de coopération renforcée entre les peuples ».
On laissera à l’établissement cette vision si consensuelle d’une musique qui, à notre sens, est plutôt née d’une impossible unité et d’un dialogue avorté entre des communautés que tout opposait.
Mais quoi qu’il en soit, en cette veille du Premier mai, tout se prête à pousser les portes des lieux proposés. Pêle-mêle, rendez-vous au Hot Club de Lyon dès 14 heures pour une improvisation d’Olivier Truchot (piano) sur lecture de poèmes, suivie d’une conférence de Pierre Sigaud sur Boris Vian et le Jazz.
Auparavant l’Amphi-Opéra de Lyon aura ouvert ses portes à 12h30 (gare, c’est vite complet) pour accueillir Uptake, formation gagnante du concours Rezzo l’an dernier. Pour le reste, et à ne considérer que Lyon, les rendez-vous se succèdent à La Clef de Voûte, au Saint-Georges, au Musée des Confluences (payant), au Second Souffle ou au Cintra. Même la bibliothèque de la Part-Dieu est de la partie.
Exposition photo de Christophe Charpenel
Quant à l’Alliance Française de Lyon, elle accueille (vernissage à 19 heures) l’expo du photographe Christophe Charpenel, de retour de Shanghaï, et qui est consacrée au festival de jazz de cette ville. Elle sera suivi d’un concert du Marie Almosnino Quartet (20 h).
Ajouter à tout cela des jam sessions, des expositions, des conférences, des masters class et du cinéma. On ne saurait trop conseiller de pousser les portes du Comedia à 20 heures pour découvrir le film Whiplash. Si le film ne donne pas forcément une très belle image d’une formation de batteur de l’autre côté de l’Atlantique, Sangoma Everett, le plus ricain des batteurs lyonnais, fournira avec son trio en première partie comme un démenti à cette vision apocalyptique.
Non loin de là, le Périscope accueillera, vers 21 heures, le Kekko Fornarelli Trio, made in Italy. Aux commandes, le pianiste Francesco Fornarelli, qu’on retrouve souvent escorté de musiciens comme Manhu Roche ou Flavio Boltro et qui est une figure du jazz contemporain italien.
Autant dire qu’il y a autant à découvrir à Vienne, à Saint-Etienne ou ailleurs. Normal, cette JazzDay se veut aujourd’hui un événement mondial, chapeauté par Herbie Hancock.
*Pour tous renseignements, se reporter aux divers sites qui reviennent sur le sujet dont celui de la JazzDay à Lyon (jazzday-lyon.com)