Cet « after » qui proposait jusque très tard dans la nuit, des musiques actuelles, souvent teintées d’électronique et plus ou moins proches du jazz a sombré sous le coup des économies faites pour redresser les comptes de Jazz à Vienne qui, rappelons-le a perdu 300 000 euros l’année dernière.
Exit donc la magnifique Magic Mirror qui, depuis neuf ans, accueillait les spectacles et où se sont produits des artistes comme Ibrahim Maalouf, avant qu’il ne soit connu, ou Eric Truffaz, voire encore le drummer Mark Giuliana par exemple. Un vrai « labo » du jazz contemporain en train de naître qui jouait un rôle important et qui réussissait à drainer pour une bonne part, mais pas seulement, un public de 18/25 ans, formant donc un lien générationnel autour de Jazz à Vienne.
Le JazzMix ancienne manière a disparu et est donc remplacé aujourd’hui jeudi 14 et demain vendredi 15 juillet par huit concerts gratuits, estampillés JazzMix qui se dérouleront tous à Cybèle, le cœur du Festival au milieu des ruines romaines et pour une bonne part d’entre eux, non pas à une heure avancée de la nuit, mais de jour.
La greffe prendra-t-elle ? On le saura demain soir à l’issue de ses deux jours et de ces huit concerts.
En attendant vous allez pouvoir goûter à Cybèle à huit concerts extrêmement éclectiques, mais c’est le principe même de la programmation de ce JazzMix.
Pour preuve : cette série de concerts estampillés JazzMix débute aujourd’hui jeudi 14 juillet à 12 h 30 avec… de la musique indienne : « le Raga du midi Classic Mix » qui verra deux musiciens du Rajhastan, Shahid Hussain et Mosin Kawa, manier pour l’un le Santoor, un instrument traditionnel indien à cordes pincées et le tabla pour l’autre. Le rapport avec le Jazz ? Il s’agit là pour une bonne part de musiques improvisées.
C’est un groupe londonien, Family Atlantica qui prendra la suite à 16 h 30. Des musiciens gravitant autour du DJ Shadow, déjà venu d’ailleurs au Jazz Mix : un mélange détonnant de styles, calypso, éthiopic, etc., très dansant.
Le troisième concert de la journée, toujours à Cybèle, accueillera Daymé Arocena à 18 h 30. une très jeune chanteuse cubaine-elle n’a pas vingt-cinq ans-qui chante en espagnol, en anglais et en yoruba, l’ancienne langue des esclaves cubains. Sa musique mixe les transes musicales traditionnelles avec l’électronique, un vrai mix entre différentes cultures, là encore, très dansant.
A 20 h 30 : direction le Liban avec Bachar Mar-Khalifé qui interprétera une musique qui constitue un croisement entre la musique orientale et la musique électronique. Il vient de sortir un disque sur un label très branché musiques actuelles : Infine.
La soirée de jeudi se terminera à 23 h avec « The Comet Is Coming Prophecy », un groupe londonien qui proposera un jazz ovni riche de nombreux effets électroniques. Pour ce faire, ses musiciens s’appuieront sur une forte culture jazz qu’il ont étudié. Fougueux et cosmique…
Encore trois concerts estampillés Jazz Mix, vendredi 15 juillet
Le lendemain vendredi 15 juillet, trois concerts seront au programme à Cybèle, toujours.
Démarrage à 12 h 30 avec un « Classic Mix », une battle au tour de Bach, entre une claveciniste classique, Violaine Cochard et Edouard Ferlet, un pianiste adepte des musiques électroniques qui improvisera autour des thèmes joués. Un retour dans le temps car, on l’a oublié, la musique classique était aussi adepte de l’improvisation, des « battles » se déroulant dans les salons huppés, mettant en lice les plus grands musiciens qui se lançaient de formidables « impros ».
A 16 heures, « Egopusher » un groupe suisse originaire de Zurich vous fera entendre le violon comme jamais, mêlé d’électronique avec force synthés et drum-pad. Des musiciens adepte du jazz qui veulent renouveler le genre : une musique étonnante.
Le JazzMix version 2016 se terminera avec un pianiste qui a longtemps accompagné le contrebassiste israëlien, Avishai Cohen : Nitai Hershkovits, un grand pianiste qui veut lui aussi dépasser les frontières du Jazz avec sa musique là aussi fortement teintée d’électronique.