Concert de Stacey Kent – Jazz à Vienne 2017
Surtout que les effets sont réduits au minimum. Volontairement. Piano, basse, batterie rassemblés autour d’elle qui partage l’avant-scène avec son flutiste/saxophoniste. Quant à elle, Stacey Kent, elle n’a pas non plus opté pour le costume de scène le plus pep’s. Un petit pull en marinière et un jeans passe partout : il y a mieux pour séduire 7 à 8 000 spectateurs.
Pourtant, le set de l’Américaine fait mouche. D’une chanson à l’autre. La rythmique est appliquée. Souvent, elle partage la tâche avec son compagnon, au sax et à la flûte, très présent désormais à ses côtés. Parfois, on est pas loin du duo, elle se retirant près du piano pour mieux laisser Jim Tomlinson officier. Ou au contraire pour chanter sur un son de flûte très habilement joué. Elle est très polie, sympathique, remercie. Mais surtout, dans chaque chanson, quelle qu’elle soit, elle parvient à faire passer une émotion qui séduit et impose. La voix est magnifiquement posée, qu’elle chante en anglais, en français (de mieux en mieux) ou en portugais. Qu’elle interprète un standard de jazz, une chanson française (de plus en plus) ou des bossas. Tout est fait en nuance, sans élever la voix, en se fondant dans ce quartet attentif à ne pas briser une magnifique cohésion. C’est tout cela qui finit par s’imposer à un théâtre antique sous le feu du soleil couchant, grâce, une fois de plus, à une sonorisation parfaitement équilibrée. Un club de jazz intime dans un théâtre antique ouvert à tous vents, ce n’est pas si simple à réaliser .
Bref, lorsque la chanteuse décide d’en finir, après rappel, en ayant fait chanter comme il se doit les spectateurs, et après nous avoir annoncé la tenue d’une tournée, dans quelques mois, elle quitte la grande scène de Vienne escortée d’une jolie ovation.
Là est aussi la belle surprise de ce concert : Stacey Kent réussit à imposer un set intime, sans autre surprise que ces chansons qu’elle aime présenter (cette fois un peu moins que d’habitude) avant de les interpréter sans autre effet que celui d’une certaine perfection dans l’arrangement comme dans sa diction nuancée.