THEO GIRARD . Pensées rotatives
Discobole Records
Antoine Berjeaut, Julien Rousseau, Simon Arnaud, Jérôme Fouquet, Nicolas Souchal : trompette
Basile Naudet, Martin Daguerre, Adrien Amey, Raphaël Quenehen : saxophone alto
Théo Nguyen Duc Long, Morgane Carnet, Nicolas Stephan, Sakina Abdou : saxophone ténor
Sebastian Rochford : batterie
Théo Girard : Contrebasse, direction artistique, compositions
Le communiqué de presse explique la chose suivante sur ce disque enregistré en concert à Jazz sous les pommiers en 2019 : « Théo Girard a donc imaginé une véritable mise en scène circulaire. Une partie du groupe se niche au milieu des spectateurs, c’est le quartet trompette-saxophone- basse-batterie du disque « Bulle » ; une autre partie encercle le public : c’est la couronne des soufflants. » Ce devrait intéressant à voir. Une chose est certaine, c’est très agréable à écouter. Des petites mélodies a priori paisible qui, par la grâce des intervenants, bifurquent et se perdent dans des champs musicaux où les repères habituels répondent absent, ce n’est pas tous les jours. Chaque soufflant apporte avec lui son lot de surprises et le propose au reste du groupe qui fait de même. Là encore, comme il est dit dans le communiqué précédemment cité, c’est à Charles Mingus que nous avons pensé. Entre écriture et improvisation, la ronde musicale progresse, calme ou sauvage, mais toujours surprenante de profondeur et d’originalité. Une réussite incontestable empreinte de poésie et de groove.
https://www.facebook.com/togirard
REVERSO . Live
Outhere Music
Ryan Keberle : trombone
Frank Woeste : piano
Vincent Courtois : violoncelle
Enregistré en public au Triton (Les lilas) grâce à France Musique, le 13 mai 2021 à la fin d’une tournée durant laquelle les trois musiciens préparaient leur prochain album, cet album témoigne magnifiquement des qualités exceptionnelles que ce trio port en son sein. C’est d’abord un sens rare de la mélodie et, ensuite, une incroyable symbiose musicale entre chacun des musiciens. Tout dans leur musique paraît évident et c’est véritablement un plaisir d’écoute qui laisse des traces mémorielles chez l’auditeur. Savant certes, mais toujours bâti sur une structure lisible par tous, ce disque est un bel exemple de ce que peuvent réaliser des artistes ne se refusant rien ; une merveille. Dommage que cela ne sorte qu’en digital.
https://www.youtube.com/watch?v=5M3dXMP_WqU&t=6s
MUSIC FOR A WHILE . Essays
Grappa
Tora Augestad : voix
Stian Carstensen : accordéon, pedal steel guitar, banjo
Trygve Brøske : piano, orgue
Mathias Eick : trompette
Martin Taxt : tuba
Pål Hausken : batterie, percussions
Invité :
Magnus Steveland : voix (7)
Réinterprétant des pièces maîtresses de la chanson classique, le groupe Music for a While continue avec ce quatrième disque une recherche musicale aussi incongrue que magique. Après Graces that refrain (2012) et Canticles of Winter (2014), Essays complète de facto une trilogie dédiée aux interprétations de la musique classique. Avec des chansons écrites sur trois siècles, entre 1614 et 1911, des maîtres baroques de Monteverdi, Rameau et Charpentier, à l’ère romantique de Schumann, Brahms, Grieg et Fauré, le groupe évolue dans un rayon élargi de la création musicale. Les chansons de l’album sont chantées en français, italien, allemand et norvégien, ainsi qu’en anglais avec deux chansons d’Elgar et Engel. Au plan thématique, tous les titres de cet album se réfèrent à une thématique de l’amour et de la nostalgie. Les histoires narrées s’appuient sur l’imagerie intrinsèque qui les habite. L’ambiance hautement paisible de l’enregistrement lui confère une forme de grâce sereine qui donne à l’auditeur l’occasion d’un abandon réconfortant, loin de toute turbulence. Ajouter à cela les orchestrations et l’instrumentation originales du groupe, la voix de Tora Augestad, et vous obtenez un ovni musical qu’il serait véritablement stupide de manquer.
https://www.toraaugestad.no/news/music-while-presents-its-new-album-essays
THE PETE ELLMAN BIG BAND . The twelve grooves of Christmas
One Two Three Records
Kurt Elling, Katie Ernst : chant
Roger Ingram, David Katz, Daniel Moore, Bryan Miller, Pete Ellman : trompette
Steve Schnall, Ian Letts, Andy Schindler, Chris Werve : Saxophone
Ted Hogarth : clarinette basse, saxophones baryton et basse
Andy Baker, Keith Pitner, Rich Clark : Trombone
John Blane : Trombone basse, tuba
Larry Harris : piano
Aaron Kruger : guitare
Keith Brady : basse
Matt Plaskota : batterie
Rich Trelease : percussions
Vous allez finir par croire que votre serviteur voue un certain culte aux disques de Noël… Alors notez bien qu’en vous procurant cet enregistrement vous ferez une bonne action puisque la moitié de ses gains sont alloués au Programme « Gifts » initié par Pete Ellman et ses musiciens : Giving Instruments For Teaching Students, et qui consiste, vous l’avez compris, à donner des instruments à des jeunes sans moyens, dans la région de Chicago, afin qu’ils puissent apprendre la musique. L’autre intérêt de ce disque est strictement musical. Pour une fois, les chants de Noël ne baignent pas dans la mièvrerie. C’est du pur jazz dans la tradition des big band, avec un swing impeccable. Ça groove quoi, et les arrangements sont tout ce qu’il y a de convaincant. Les solistes sont excellents et l’ensemble du groupe fait preuve d’une cohésion et d’une musicalité assez fameuses pour être signalées. C’est joyeux, clairement, comme on dit maintenant, et c’est donc beaucoup plus qu’un énième disque avec des boules et des guirlandes. Alors quitte à choisir une galette à offrir pour le 25 décembre, entre le trompettiste à la mode en France et le Pete Ellman Big Band, nous vous conseillons sans l’ombre d’un remord ce dernier.
REMBRANDT TRIO . A wind invisible sweeps us through the world
Just Listen Records
Rembrandt Frerichs : piano
Tony Overwater : contrebasse
Vinsent Planjer : batterie, percussion
Voilà un trio néerlandais que nous ne connaissions pas et que nous sommes fort heureux de la découvrir à travers leur… septième album. Le disque est enregistré dans une ancienne église, connue pour sa grande collection d’orgues anciens, et cela s’entend, en bien. L’acoustique est en tout point épatante, ce qui ne suffit pas à faire un bon Cd. Mais pour cela, vous pouvez compter sur le Rembrandt trio, en activité depuis une quinzaine d’années. Leur musique est inspirée et inspirante, emplie d’horizons vastement ouverts sur des mélodies comme on les aime. Aériennes et serpentines, ces dernières se parent de motifs puisés ici et là par des musiciens curieux et se révèlent au final étonnamment homogènes et originales ; le trio convoque ainsi un poète persan du XIIIème siècle, Bach, la Chine, etc. L’auditeur est rapidement capté par l’intimité qui se dégage de cet univers musical particulier qui ne s’autorise jamais la démesure et la fanfaronnade. La grande classe.
https://www.rembrandtfrerichs.nl/
SIMONE PRATTICO . Oriundo
Zamora Production
Simone Prattico : batterie
Klaus Mueller : piano, claviers
Essiet Okon Essiet : contrebasse
Eward Perez : contrebasse
Le batteur italien, avec ce disque, offre une vision du jazz actuel de fort belle qualité. Parfaitement entouré, il donne à ses fûts une personnalité riche faite de précision, d’intuition, de dynamique et de légèreté. Et vous savez à quel point les bûcherons de la caisse claire nous insupportent… Ce n’est pas le cas ici et c’est heureux. Moderne et rythmique, swinguante par ici, au contact de mélodies populaires à d’autres moments, sa musique, quelquefois complexe mais sans excès, nous immerge dans ses textures voyageuses sans effort. Rejoint par des cordes sur deux morceaux, le trio fait montre d’un savoir-faire que beaucoup peuvent leur envier. Du jazz contemporain, sans trop de sophistication, Simone Prattico propose le meilleur par le biais de ses compositions personnelles (une reprise de Carmine Coppola complète le disque) equi ne manque jamais de sensibilité et d’élégance.