SEAN NELSON / NEW LONDON BIG BAND . Don’t Stop Now
All In Records
Erik Elligers, Tyler Wilkins, Cedric Mayfield, Josh Thomas, Jeff Emerich : saxophones Wayne Bergeron, Don Clough, Seth Bailey, Renée McGee, Luke Wingfield : trompette Sean Nelson, Leroy Loomer, Vince Yanovitch, Wes Mayhew : trombone Jen Allen : piano Gianni Gardner : guitare Lou Bocciarelli : contrebasse John Riley : batterie Adam Crowe : tuba (9) Megan Sesma : harpe (11)
Cet album est sous-titré « The lost music of Thad Jones written for Harry James. » On ne peut être plus clair et, de facto, on reconnaît immédiatement la patte du génial trompettiste, compositeur et chef d’orchestre. Et comme le New London Big Band n’est pas un orchestre de manchots, on prend un réel plaisir à écouter ce disque qui rappelle le bon vieux temps d’un swing ne manquant jamais de classe. On retrouve donc les mélodies typiques de Thad Jones, ses voicing virtuoses et ce fond de blues bien groovy qui a toujours habité ses morceaux. Wayne Bergeron tient le rôle du trompettiste à la place du maître et le batteur John Riley, vétéran du Vanguard Jazz Orchestra, pourrait bien être Mel Lewis. C’est tour à tour léger et puissant quand ce n’est pas les deux en même temps et aucun solo n’est imparfait ! Une chose est plus que sûre, Le New London Big Band (basé dans le Connecticut) est un sacré bon orchestre et il régalera les auditeurs qui aiment que la musicalité s’exprime dans la nuance et la souplesse. Vivement recommandé.
Yotam Silberstein : guitare John Patitucci : basse Billy Hart : batterie George Coleman : saxophone ténor
On a commence cette vitrine avec du pur jazz et on la continue avec du… pur jazz. Ce volume 2 de standards est la suite logique du premier disque datant de l’année dernière puisque les morceaux proviennent de la même session d’enregistrement. On retrouve donc la rythmique de très haut vol constituée par John Patitucci et Billy Hart et bien évidemment le guitariste natif de Tel Aviv. Les trois ensemble, très inspirés, déroule un répertoire issu du Great Songbook en évitant presque de choisir les morceaux les plus célèbres. Chacun fait sa part avec un brio épatant et l’apport du maître saxophoniste George Coleman sur deux morceaux rajoute une couche de bonheur auditif. Le jeu limpide du guitariste colle parfaitement avec cette musique et comme sa rythmique est au diapason, l’on obtient à l’écoute un jazz swinguant pour le meilleur et des ballades de fort belle tenue. Patitucci donne de brillants soli et Hart caresse les cymbales et les fûts avec une telle légèreté qu’on se demande à juste titre s’il les touche… Bref, c’est un disque pour ceux qui aiment le jazz et on ne saurait trop le recommander.
George Colligan : piano, melodica Linda May Han Oh : bass Jack DeJohnette : drums
Ce Cd est un bel exemple de ce que peuvent faire ensemble des pointures quand elles s’accordent pour créer une musique collective. Enregistré le 30 avril 2014 dans le club qui donne le titre de l’album, Linda May Han Oh est absolument impériale, Jack De Johnette est lui-même… Et comme George Colligan et lui se connaissent parfaitement et depuis longtemps, tout semble facile. Le pianiste dit d’ailleurs que « Jack a été mon idole pendant de nombreuses années parce que je suis un pianiste qui joue également de la batterie et qu’il est un batteur qui joue également du piano. » Il s’ensuit un disque live propulsé par une énergie non négligeable, qui frôle parfois l’exubérance, nourri d’une modernité sans défaut, de celle qui confère à ce jazz des lettres de noblesse entièrement méritées. Au risque de nous répéter, sachez que les soli de Linda May Han Oh sont d’un niveau hallucinant, non pas que le pianiste et le batteur soient en retrait, et que sa palette rythmique comme mélodique est d’une incroyable richesse. Beau Cd.
Romain Pilon : guitare Orlando Le Fleming : contrebasse Mark Whitfield Jr : batterie
Jean-Paul Estiévenard : trompette Alexis Valet : vibraphone
En trio ou en quintet Romain Pilon propose dans ce disque des compositions personnelles (après son falling grace qui explorait les standards) avec une rythmique américaine de haut niveau et deux invités qui ne donnent pas leur part au chien, comme on dit. La musique du guitariste est d’une grande fluidité et son jeu aussi aérien que bien articulé la décline à l’envi sans jamais faire dans le superfétatoire. Original donc, et doté d’un sens de l’imprévisibilité assumé, il offre à l’auditeur un jazz fait de mélodies actuelles laissant de l’espace à ses condisciples ainsi qu’une variété de timbres bienvenue grâce à ses invités. N’étant pas adepte de l’emphase et du ronflant, Romain pilon expose une musique faite de finesse et de retenue, construite avec précision mais demeurant ouverte, qui mérite le détour. C’est chantant, coloré, élégant et cela semble couler de source, ce qui est toujours bon signe. Ajoutez à cela que la complexité de l’ensemble n’empêche pas sa musique d’être accessible et vous avez compris qu’il est nécessaire d’écouter ce disque.
Erland Dahlen : drums, drum machine, frame drum, steel drum, log drum, marching toms, xylophones, dulcimer, musical saw, Schulmerich handbells, blossombells, triangle, metal plates, and vocals David Wallumrød : Minimoog, Prophet 5, Arp Pro Soloist and Juno 60 Sanskriti Sheresta : tablas and vocals Mats Eilertsen : acoustic bass and vocals Jo Berger Myhre : Fender VI and Moog Minitaur Nils Petter Molvær : trumpet Geir Sundstøll : pedal steel, National duolian, Shankar guitar, six string bass, timpani, optigan, harmonica, cümbüs, guitar banjo, mandolin, Prime Time loops, Lexicon organ, Moog Minitaur, marxophone and pianochordia.
Revoilà Geir Sundstøl et son univers musical atypique (ou typiquement nordique et hubrosien…. Avec ces alliages de timbres si particuliers, sa technique de copier / coller et son goût marqué pour les intrigues à connotations flottantes, il livre, accompagné par quelques cadors de la scène norvégienne, un magnifique disque offrant à l’auditeur des paysages aussi cinématographiques que musicaux, amples et toujours irisés. Totalement original dans les sonorités qu’il allie, la base de son cheminement créatif selon nous, il demeure hors de tout genre, inclassable, et doté d’une capacité à véhiculer des émotions (musicales) fortes et durables. Geir Sundstøl, presque plus qu’un musicien, est un monde en soi, fourmillant d’idées, éthéré et intense à la fois, nourri de mélodies toutes plus belles les unes que les autres, entre western crépusculaire et romantisme sombre à l’anglaise, à moins que ce ne soit que l’expression septentrionale de sa Norvège natale. Allez savoir. Ajoutez à cela une densité humaine palpable à tout moment (on dit communément « un supplément d’âme ») et vous obtenez le plus beau disque que nous ayons écouté cette année (et ce n’est pas faute d’en recevoir par paquets de douze). Au risque de nous répéter, on se demande bien pourquoi ces artistes ne sont jamais programmés (ou si rarement) en France. Absolument indispensable.
M. Alex Ramírez, Gideon Forbes : alto, flute John Lowery, Nathan See : saxophone ténor, clarinette Kenny Pexton : saxophone baryton, clarinette basse Sam Hoyt, Bobby Spellman, Dave Smith, Joey Kendrick : trompette, bugle Nick Grinder, Sam Blakeslee, Greg DeAngelis : trombone Julie Dombroski-Jones : trombone basse Andrew Boudreau : piano Jacob Aviner : guitare, fx Eduardo Belo : contrebasse Jongkuk Kim : batterie Catey Esler : chant sur This Is The Way Down Jorge Esquinca : Spoken word
Poèmes extraits du livre Descripción de un brillo azul cobalto by Jorge Esquinca. Editorial Pre-Textos, 2008. Description of a flash of cobalt blue. English translation by Dan Bellm. Unicorn Press, 2015.
Sortie le 6 juin
Nous aimons bien les musiciens qui rendent hommage aux poètes car par les temps qui courent la poésie est plus que nécessaire. Ce qui nous gène, c’est que les dits poètes sont morts et enterrés depuis longtemps. Dans cet album d’Ines Velasco, batteuse et cheffe d’orchestre mexicaine installée à Brooklyn, c’est le poète, lui aussi mexicain, Jorge Esquinca (1957) qui est mis à l’honneur et c’est lui qui dit six de ses textes. De la poésie plus que vivante donc, qui se lie à une compositrice et son orchestre et développe sa forme littéraire dans un espace musical créé pour elle. Le big band d’Ines Velasco est une belle machine, bien huilée, dans la tradition de Gil Evans et, plus près de nous, de Maria Schneider. Les interventions des solistes sont impeccables, les mélodies épousent le rythme poétique du Jorge Esquinca et l’ambiance générale est apaisante. Aucun excès, pas de brutalité, dans ces compositions qui privilégient la finesse et l’expressionnisme. Il est temps de découvrir le travail d’Ines Velasco.
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