Quand la musique va au public et non l’inverse. Ne nous y trompons pas. Même si la « première » a eu lieu à Saint-Etienne, le Rhino Jazz Festival frappe par son côté baroudeur et bon samaritain. Embarquant avec lui des artistes pas forcément très connus dans une église perdue pour un concert programmé à une heure incertaine. On vous la fait courte mais significative : l’excellent Jean-Pierre Como, dont le piano vient d’être à nouveau primé est l’un des invités phare de cette édition. Mais loin de jouer à Lyon ou à Saint-Etienne, il faudra se rendre jusqu’à Genilac et trouver l’église du lieu puisque c’est là que le pianiste jouera en solo. A 17h30. L’ancien de Sixun ne devrait toutefois pas avoir de mal à remplir la petite église tant ses apparitions sont rares actuellement et surtout parce qu’il prévoit de jouer en solo. Une façon pour lui d’occuper pleinement la scène et d’aller au plus profond d’une musique qui trouve sous ses doigts une belle plénitude.
Un festival sur 34 scènes
Un exemple parmi d’autres : le Rhino qui fête à peu près sa 41ème édition s’étend sur pratiquement tout le mois d’octobre et, comme à l’habitude, se la joue nomade en plei. Durant les 3 semaines, il rendra visite à 25 communes (dont Lyon et Villeurbanne), occupera 34 scènes et présentera une fois encore une programmation bien à lui.
Blues, funk, jazz, gospel, rock…….une fois de plus le Rhino mélangera les genres et les influences : de Jean-Jacques Milteau à Mario Rampal, de la jeune Nubya Garcia à l’EYM Trio et de Thomas Ibanez à Rémi Gaudillat, le festival présente une fois encore, un cocktail de musiques d’autant plus attrayant qu’on ignore souvent ce que les groupes pressentis joueront. Rien de plus libre et novateur ici. C’est sans doute pourquoi quelques concerts sont plus attendus que d’autres tels ceux des frères Moutin qui tiendront une résidence prolongée cette année (3 épisodes).
Problème : comment ne pas louper un concert du Rhino ?
Dans cette périgrination, Lyon pourra tout de même s’enorgueillir d’accueillir quelques concerts dont, au Bémol 5, l’EYM Trio, une formation incontournable actuellement, forte de son succès, à Jazz à Vienne notamment.
Bref, on ne saurait résumer le Rhino. En revanche on vous met en garde : il suffit de louper un concert en pleine campagne pour se convaincre que c’était évidemment le seul à ne pas manquer. La meilleure preuve ? Entre petit budget, saison décalée et absence des Américains, rentrés chez eux à fin août, le Rhino a toujours, toujours, tenté de découvrir des perles rares. Parmi elles, on s’en souvient, You Sou Nha dont la toute première apparition à Lyon eut lieu précisément durant ce festival.
En attendant les frères Moutin, la semaine prochaine, et quelques jolis concerts sur lesquels nous reviendrons, ne pas manquer Marion Rampal attendue à Roche-la-Molière mardi 1er octobre.
Qui m’aime…