La grande époque du vibraphone avec un Lionel Hampton au faîte de sa gloire, celui qui a donné ses lettres de noblesse au vibraphone et que l’on a pu ouïr il y a très, très longtemps, au cours des années 80, sur la scène de Jazz à Vienne est bien révolue.
L’instrument n’est plus guère présent désormais dans les formations de Jazz, même s’il existe encore des résistants. Mais heureusement Lyon recèle un vibraphoniste de haute volée à l’énergie communicative : Bernard Jean.
Et c’est avec plaisir que l’on apprend que ce vibraphoniste lyonnais vient de sortir en quartet son cinquième opus, sous la forme d’un vinyle intitulé « This Time the Dream’s on Me », titre d’un standard du jazz.
Un disque qu’il a réalisé en compagnie de solides instrumentistes.
Jeu limpide, toucher délicat, Étienne Deconfin qui l’accompagne au piano fait de la broderie fine qu’entrelacent les notes du vibraphone.
Le section rythmique est, elle, composée de Sangoma Everett à la batterie et de Christophe Lincontang à la contrebasse.
Le premier, Sangoma Everett est un vieux routier de la scène jazz lyonnaise et internationale car il a joué avec les plus grands, Miles Davis ou encore Archie Shepp, voire Jimmy Smith. Son jeu est reconnaissable par son extrême précision, tout en souplesse, jamais exagéré.
La sonorité de velours du contrebassiste Christophe Lincontang vient compléter l’ensemble.
Aves Bernard Jean, pas de jazz prise de tête, il joue un jazz ouvert, mélodique, facile d’accès même aux néophytes. Un jazz qui suscite vite l’émotion.
Dans ce disque, le mariage des accords du piano et des envolées cristallines du vibraphone constituent un tissu sonore du plus bel effet, les deux musiciens jouant en parfaite harmonie, l’un effectuant une maille sonore à l’endroit tandis que l’autre la complète à l’envers.
Parmi les sept morceaux de cet opus, à noter et on peut le regretter, une seule, mais il est vrai superbe composition originale signée du batteur Sangoma Everett : “Crossroads”.
Tous les autres morceaux sont des standards, dont certains connus, d’autres moins, le disque s’ouvrant sur « Star eyes »
On y trouve notamment “415 Central Park West”, signé du saxophoniste Steve Grossman.
Suit un émouvant “Never Let Me Go”.
Puis, “This Time The Dream’s On Me” qui a donné son titre à ce disque.
On retrouve également un thème du pianiste français Michel Graillier intitulé “Bill’s Heart”.
Au final, porté par une section rythmique de premier ordre, le swing du quartet dans cet opus s’avère à la fois efficace et empreint de légèreté. D’une rare élégance. La magie du vibraphone a encore opéré…
Bernard Jean : vibraphone ; Etienne Deconfin : piano ; Christophe Lincontang : contrebasse et Sangoma Everett à la batterie.
