Jazz In Lyon

L’élégance de Piers Faccini – lundi 17 janvier 22 Opéra national de Lyon

Eh bien, réunir plus de 1000 personnes par un lundi soir de janvier particulièrement glacial est déjà un exploit, mais réussir un concert avec une telle élégance et diversité musicale en est un autre.

 

Né de père italien et de mère anglaise, Piers Faccini déménage en France à l’âge de cinq ans mais une partie de sa scolarité se déroule en Angleterre. Il commence à jouer en public en 1997, débutant alors sur la scène londonienne. Il sort son premier album « This could be you », puis en 2006, Tearing Sky  produit par JP Plunier, producteur attitré de Ben Harper. Son troisième opus « Two grains of sound » est élu meilleur album de l’année 2009. Suivront « My Wilderness », « Between Dogs and Wolves », « Songs of times lost », « No One’s Here», « Dreamed An Island »

Il présentait lors de ce concert la plupart des titres de son septième et dernier album « Shapes of the Fall », avec des chansons dont les thèmes portent sur l’interrogation  » comment vivre et composer avec l’effondrement du monde? » Vaste programme!

Piers Faccini, réussi une fusion étonnante de folksongs américains, napolitains, de musique gnawas, du Maghreb et du Mali,  et nous embarque dans un voyage musical ponctué de longues plages de musiques improvisées servis par des artistes pleins de saveurs et de talents.

Avec :
Piers Faccini – guitare et voix, Séverine Morfin – alto et voix, Juliette Serrad – violoncelle et voix, Malik Ziad – guembri, mandole, Simone Prattico – batterie, Karim Ziad – percussions, Mehdi Nassouli – chant, guembri
Quatuor Emana
Laurent Pellegrino – violon, Joschka Fléchet-Lessin – violon, Vincent Verhoeven – alto, Sylvain Linon – violoncelle.

Tout d’abord les musiciens de son quartet sont tous dans une réelle osmose avec le chanteur, toujours à l’écoute, réactif et efficace. Une place particulière à Malik Ziad, une complicité fraternelle et musicale se perçoit nettement.

A l’occasion de ce spectacle, Piers Faccini a invité d’illustres musiciens : Karim Ziad aux percussions,  Mehdi Nassouli grand maître du ghayta et du guembri et le Quatuor Emana dont les cordes ont été écrites par le guitariste Luc Suarez. Ils mettent leurs talents respectifs au service des chansons avec générosité et plaisir. C’est très plaisant.

Véritable « captain » de ce voyage coloré, Piers Faccini, voix cristalline, alterne guitare électrique et guitare acoustique. Il part de simples gimmicks qui se complexifient dans une savante juxtaposition d’harmonies, de tensions, étirant les morceaux pour nous amener dans une quasi ambiance de transe.

La fusion de style est bluffante, irrigué par un imaginaire mélancolique et un sens de la mélodie très poussé. Tout le concert est imprégné de poésie dans un savant équilibre entre fragilité et puissance.

On pense à Léonard Cohen, à Brian Blade, à Tinariwen, à John Martyn, à Nick Drake.

Quelques titres se dégagent : Levante, Lay Low to Lie, Dunya et le remarquable All Aboard.

Une très belle soirée, un spectacle amplement ovationné par une salle chaleureuse et attentive.

Si vous souhaitez découvrir ou prolonger ce concert écoutez impérativement « Shapes of the Fall ». C’est à la hauteur de la beauté du concert.

Dimanche 23 janvier – 19h30 – Opéra Underground

Une autre soirée est consacré à Piers Faccini dans le cadre de l’Opéra Underground dans le deuxième épisode des Chemins des Songwriters.

L’invité est Blick Bassy qui en quatre albums, a réussi à se jouer sans forcer de toutes les catégories (afro, folk, soul, indé, blues, funk…). Il est considéré comme l’un des ambassadeurs de la culture et de la langue bassa.
On y conversera sur la fabrication de ses chansons tout en proposant des moments musicaux à part entière, dans l’intimité et l’intensité de l’instant.

Credits photos concert : Paul Bourdrel

Crédits photos pochette : Julien Mignot

 

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