Il s’agit là du fruit musical d’une amitié de plus de vingt ans, depuis l’album « Moodswing » en 1994, jusqu’au récent « Highway Rider » en 2010. Mehldau et Redman sont frères de sang en matière musicale. Ils ne se sont jamais perdus de vue.
Même si on a tendance à les retrouver dans des formations plus étoffées, comme l’a prouvé la présence cet été à Jazz à Vienne de Brad Mehldau en compagnie de John Scolfield et de Mark Giuliana, les retrouver aujourd’hui en duo est toujours un vrai bonheur.
Brad Mehldau se produit le plus souvent seul ou en trio, tandis que Joshua Redman affectionne,lui, plutôt les groupes.
Il faut savoir aussi que les purs duos piano/saxophone ne sont pas si courant dans l’histoire du jazz.
Comme à chaque fois, comme aimanté, ce dialogue entre ces deux fortes personnalités du Jazz devrait se révéler inspiré..
Pas la peine de rappeler les faits d’armes de Brad Mehldau devenu l’un des plus influents pianistes de sa génération, comme l’a prouvé une nouvelle fois son concert à Vienne l’été dernier.
Au cours des deux dernières décennies, il s’est forgé un style unique, qui mêle expérimentations jazz, formation classique et influences pop.
Pianiste éclectique, jamais à court d’inspiration, Brad Mehldau collabore avec de grandes têtes d’affiche comme Pat Metheny, Anne Sofie von Otter, l’Orpheus Chamber Orchestra, Renee Fleming, le Britten Sinfonia, Kevin Hays, Jeremy Denk et le Jazz at Lincoln Center Orchestra, etc. Exscusez du peu…
Mêlant vigueur et finesse Joshua Redman s’est toujours coulé avec un immense plaisir dans l’écriture orchestrale du pianiste.
Né à Berkeley en Californie, Joshua Redman est le fils du saxophoniste Dewey Redman.
Comme Mehldau, il a fait de l’éclectisme un art de vivre. Il a été initié dès son plus jeune âge à toutes sortes de musiques (jazz, classique, rock, soul, musiques indienne, indonésienne, africaine, musiques du Moyen Orient).
Ses premières influences ont été John Coltrane, Ornette Coleman, Cannonball Adderley, mais aussi son père, Dewey Redman, mais encore les Beatles, Aretha Franklin, Prince, The Police, voire même Led Zeppelin…
Comme Barack Obama, Joshua Redman est aussi diplômé de… l’Université Harvard, mais il a rapidement rejoint la scène jazz new-yorkaise, remportant le prestigieux Concours international de saxophone Thelonious-Monk, son premier fait d’armes musical.
Il a enregistré pavec les plus grands : Jack DeJohnette, Charlie Haden, Elvin Jones, Joe Lovano, Pat Metheny, Paul Motian et Clark Terry.
Bref, ce sont deux musiciens à la curiosité insatiable qui s’imbriquent parfaitement musicalement que l’on pourra ouïr, très probablement avec délectation, dimanche, à l’Auditorium de Lyon. A ne pas manquer.