Les Nuits de Fourvière sont l’un des rares festivals en France à être multi-thématiques. Grâce à sa longue durée-deux mois- et à ses deux scènes, le grand théâtre et l’Odéon, il peut passer du théâtre à la variété, aux musiques du monde, en passant par la danse, le rock, ou le cirque… C’est dans ce cadre que cette année, après un Festival 2020 annulé, puis une édition 2021 un peu compliquée du fait de la pandémie, les Nuits de Fourvière affichent cette année une belle programmation jazzy.
Une star brille cette année en lettre d’or : Marcus Miller. Habitué jusqu’à présent de Jazz à Vienne, le bassiste arpentera pour la première fois la scène de Fourvière, le dimanche 24 juillet.
A 62 ans, le sieur Marcus reste l’une des rares stars du Jazz avec des concerts dont on est assuré qu’ils feront carton plein. Le roi du “slop” (percussion de la note sur le manche de la basse) devrait une nouvelle fois enchanter le public grâce à son inimitable manière funky de jouer le jazz avec une décontraction et un appétit que les années n’ont pas entamés.
Une autre star du jazz en version féminine arpentera aussi cette année la scène de Fourvière : Diana Krall.
Elle devrait interpréter le mercredi 19 juillet, pour une bonne part son dernier opus sorti en pleine pandémie, en l’occurrence à l’automne 2020, “This Dream of You”, une reprise de standards du Jazz, le tout assorti d’une chanson signée Bob Dylan, excusez du peu !
Son dernier passage à Fourvière remonte à 2013. On retrouvera avec grand plaisir la Canadienne à la voix de basse.
Toujours au chapitre Jazz, l’équipe constituée autour de Dominique Delorme, le directeur des “Nuits” a programmé le samedi 16 juillet, une soirée assez détonnante puisqu’elle réunira le saxophoniste ténor Archie Shepp, qui fut thuriféraire du free jazz dont il fut l’un des créateurs avec Cecil Taylor, avec la chanteuse Marion Rampal. Et ce, sous la bannière Gospel comme l’indique le dernier album enregistré par le musicien blanchi sous le harnais, avec Jason Moran : “Let’s my people go !”, tiré du “Good Book”, en l’occurrence, la Bible.
On le connaissait mal, Archie revient à ses premières amours, cela se sait peu, mais il vient du Gospel…
Le mardi 20 juillet, un habitué des “Nuits”, le saxophoniste Raphaël Imbert qui en tant que directeur du Conservatoire Pierre Barbizet de Marseille illustrera son goût pour le métissage, ADN de la cité phocéenne. La soirée s’ouvrira ainsi avec la danseuse de flamenco contemporain Ana Pérez et la pianiste Amandine Habib, accompagnées, outre Raphaël Imbert par Maxime Atger au saxo et Jean-Luc Di Fraya aux percussions.
En deuxième partie, l’on pourra ouïr la formation Poetic Ways, toujours avec le saxophoniste marseillais, en présence d’autres musiciens pour un savoureux mix entre poésie (Ferré, Beaudelaine, Verlaine, etc.) et le Jazz.
Rajoutons à ces concerts déjà alléchants, la soirée du vendredi 24 juin consacrée à Snarky Puppy qui mêlera comme à l’ordinaire funk et groove : là encore, c’est la première fois que la formation créée par le bassiste et percussionniste Michael League se produira à Fourvière, après Jazz à Vienne.
Enfin, ce ne sera pas “Parfum de Jazz”, le seul festival consacré au Jazz au féminin (en août dans la Drôme), mais l’idée est là : la dernière touche de ce programme jazzy des “Nuits” sera proposée par la formation afro-beat/soul et jazz du “Star Feminine Band” qui se produira dans l’enceinte de l’Odéon et son petit millier de places, le 1er juillet : huit chanteuses de la ville béninoise de Natitingou qui déménagent : la température devrait fortement grimper ce soir là à Fourvière…