Jazz In Lyon

Michel Jonasz à la Salle 3000 le 13 avril : Groove sensible et lumière tamisée

Le chanteur était en concert à la salle 3000 ce dimanche 13 avril dans le cadre de sa tournée Soul. Une salle comble et et un public comblé. Entre réarrangements élégants, dispositif visuel soigné et humour bien dosé, il a livré un moment musical généreux, accompagné de musiciens de haut vol dont son vieux compagnon de route Manu Katché à la batterie.

 Une relecture soulful de ses classiques

À 77 ans, Michel Jonasz continue de faire vivre ses chansons avec une intensité et une liberté intactes. Pour cette tournée sobrement intitulée Soul, l’artiste revisite une sélection de titres issus de plusieurs décennies de carrière. Aux arrangements, une touche groove discrète, des couleurs jazz assumées, et une instrumentation vivante portée par une formation d’exception : Manu Katché à la batterie, Jérôme D’Angelo aux claviers, Hervé Brault à la basse, Jean-Yves D’Angelo à la direction musicale et au piano. Une équipe resserrée, complice, qui privilégie la finesse à la démonstration.

Dès les premières minutes, le ton est donné. Pas de grande entrée spectaculaire, mais une installation progressive de l’ambiance, portée par un travail de lumière précis et des projections vidéos synchronisées avec chaque chanson. Les visuels, souvent abstraits ou oniriques, accompagnent le rythme sans jamais prendre le dessus.

Entre humour et intériorité

Entre deux morceaux, Michel Jonasz s’adresse au public. Peu bavard mais toujours drôle, il glisse quelques remarques qui font mouche : « Il faudrait éteindre les téléphones, respirer, marcher dans les bois, sentir la mousse, écouter le vent. » Clin d’œil amusé mais sincère à notre rapport aux écrans, et invitation à se reconnecter à l’essentiel. Le ton est léger, jamais moralisateur.

Les morceaux s’enchaînent avec fluidité : La boîte de jazz, reprise dans une version plus épurée, conserve toute sa musicalité ; Lucille, plus tard dans le programme, s’étire dans une atmosphère moelleuse, presque sensuelle. Chaque chanson est redonnée à la scène avec justesse, dans une tension douce entre souvenir et présent.

Une fin en communion

Le concert s’achève avec Le joueur de blues. Dès les premières notes, le public reconnaît le titre et l’accompagne spontanément en chœur. Jonasz, les bras ouverts, laisse la salle porter le refrain. Un moment simple, sans effet, mais chargé d’émotion. Dans la pénombre, quelques visages se mouillent. Le chanteur, visiblement touché, regarde longuement son public avant de saluer.

Cette tournée, à mi-chemin entre introspection et partage, montre une fois de plus combien la musique de Michel Jonasz peut traverser le temps sans perdre de sa sincérité. Et combien elle reste, malgré les années, fondamentalement vivante.

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