Certes, le petit Michel est pratiquement tombé dans la musique à sa naissance, grâce à Papa, le chef d’orchestre Raymond Legrand, qui l’initia très tôt à l’art subtil des arrangements. Depuis le petit a fait du chemin, et quel chemin.
Retracer les quelque 65 ans de musique de Michel Legrand, entre Europe et nouveau monde, en moins de 400 pages semble délicat.
Non seulement, il a joué avec à peu près tout le monde, en même temps qu’il ne cessait d’écrire pour lui ou pour les autres. On estime sa production à plus d’une centaine d’albums, le nombre de ses musiques à plus du double. Le nombre de ses concerts et apparitions à un nombre à peu près infini.
Mais parallèlement combien de musiques de films, à partir des années 60 ? L’an dernier, l’Institut Lumière de Lyon avait eu la magnifique idée de présenter dans sa salle fétiche « berceau du cinéma » les Demoiselles de Rochefort. Après les Parapluies de Cherbourg, Michel Legrand avait en effet composé l’ensemble des musiques, pendant que Jacques Demy s’était chargé de réaliser et d’en appeler à des comédiens uniques dont Gene Kelly, Catherine Deneuve, Françoise Dorléac et Jacques Perrin.
De bout en bout, ce film, aux couleurs magiques, à l’histoire intemporelle et au charme suranné est porté par ces musiques étonnamment joyeuses et qui sonnent comme un moment de grâce dans la carrière du musicien.
Pourtant l’histoire retient aussi et surtout que c’est avec la musique de l’Affaire Thomas Crown, au suspens décontracté parfaitement porté par Steve McQueen qu’il remporta un Oscar à Hollywood.
Un disque à recommander ? Le Legrand Jazz de 1958
Mais s’il fallait s’embarquer, comme notre cher Président, sur une île déserte, on ne saurait trop vous recommander le Legrand Jazz de 1958. Comment notre jeune « frenchie » s’y est-il pris pour embarquer dans un album constamment réédité depuis, les plus grands de la scène américaine sur des thèmes ou des standards qu’on reconnaît même avant de les avoir découverts. Parmi eux, Miles Davis, Bill Evans, John Coltrane, Phil Woods, Ben Webster. Certains n’étaient alors que des musiciens en devenir.
A partir de là Michel Legrand n’a cessé (et ne cesse) de produire, de composer, de jouer et d’être sur scène. En France et aux Etats-Unis, établissant un pont musical inédit entre ces cultures et ces patrimoines. Avec qui n’a-t-il pas joué ou composé ? Stan Getz, Gerry Mulligan, Zoot Sims, Ray Brown par exemple, et quelques centaines d’autres.
Les deux concerts que Djazz TV programme ce mercredi 24 février nous en convaincront un peu plus : à 20 heures, diffusion de « Back In Paris », où Michel Legrand dirigeait le London Big Band Orchestra. Et à 21h35, son concert donné au Festival International de Jazz de Montréal.
Qui est Djazz TV ?
Tout cela est donc diffusé par la chaîne Djazz TV qui diffuse –moyennant un abonnement mensuel de moins de 5 euros- en permanence du jazz (24/24 et 7 jours sur 7). Lancée le 18 septembre 2012, cette chaîne, filiale d’un groupe hollandais (Brava), programme à longueur de journées des concerts, récents ou anciens, des rencontres avec des musiciens de légende comme avec les nouveaux venus de la scène jazz mondiale.
Ne pas manquer au détour de ses programmations, quelques concerts restés fameux des années 50 ou 60, noir et blanc oblige, qui nous font mieux comprendre comme tel ou tel réussit à casser, un soir, « l’Olympia ».