Aline Sam-Giao, sa directrice le reconnaît : le public n’a pas encore totalement répondu présent aux spectacles proposés par l’Auditorium depuis les abandons du masque et du pass vaccinal.
Ce fléchissement dans la fréquentation du grand vaisseau musical lyonnais va-t-il perdurer au vu du programme 2022/2023 qu’elle vient de présenter ?
Pas sûr, au vu de la richesse du programme annoncé : pas moins de…167 concerts à l’Auditorium et hors les murs et un directeur d’orchestre, Nikolaj Szeps-Znaider, dont la renommée en cesse de s’étendre et qui s’engage par ailleurs dans une aventure musicale d’ampleur, celle de l’intégrale des symphonies de Beethoven sur deux ans !
Mais ce qui fait la spécificité de l’Auditorium, c’est sa grande ouverture musicale, entamée en 2018, même si bien évidemment la musique classique qu’elle soit baroque ou contemporaine tient le haut du pavé.
On pourra ainsi ouïr la saison prochaine Benjamin Biolay ou Rone, tous deux accompagnés de l’Orchestre National de Lyon, mais aussi en partenariat avec Jazz à Vienne, des concerts de jazz comme on les aime à Jazz’inLyon.
Cinq concerts notamment sont à noter sur vos tablettes d’amateurs de musique bleue.
C’est un quatuor mythique qui ouvrira la saison de l’Auditorium dans sa version Jazz, avec Moodswing, le 7 novembre.
Flashback : en 1994, le saxophoniste ténor Joshua Redman présente pour la première fois son quartette dans l’album “Moodswing” qui va vite devenir un album de référence pour toute une génération d’amateurs de jazz, emportés par les sonorités à la fois raffinées et spontanées et sachant casser les codes.
Devenus tous des stars, les membres du quatuor (Joshua Redman au sax/Brad Melhdau au piano/Christian Mc Bride à la contrebasse/Brian Blade à la batterie) se sont retrouvés il y a peu pour enregistrer un nouvel opus, “RoundAgain” qui servira de trame à ce premier concert jazz à l’Auditorium lors de la prochaine saison.
On peut y ajouter le 25 avril un autre quatuor qui promet aussi de belle émotions musicales : celui rassemblant Vincent Ségal, Ballalé Sissoko, Emile Parisien et Vincent Peirani.
Cette soirée qui rassemblera ainsi deux duos inclassables-Vincent Ségal et Ballaké Sissoko, Emile Parisin et Vincent Peirani- devrait être aussi marquante. Un quatuor inusité car le violoncelle se mêlera à la kora, au saxophone soprano et à..l’accordéon. On devrait emprunter avec ces musiciens là des chemins musicaux sûrement jusqu’alors peu empruntés…
Ajoutons y une soirée ou plutôt quatre soirées qui devraient se révéler marquantes, du 29 décembre au 1er janvier avec le concert du Nouvel An, “Gospel Symphonique”, rassemblant sur la scène de l’Auditorium les musiciens de l’ONL, le Chœur Gospel Philarmonic Experience et un Chœur amateur issu de la région lyonnaise, le tout sous la direction de Pascal Horecka : près de deux cents chanteurs et musicien réunis sous la bannière du Gospel et qui se voudra “message de paix, de joie et d’espoir”. On en a bien besoin…
Même se ces deux formations sont à cheval sur le jazz et les musiques du monde, on peut enfin ajouter à ces soirées, celles du 19 novembre avec Oumou Sangaré et le 14 janvier, avec le trio Joubran.
Artiste majeure de la scène africaine, ce lointain terreau du Jazz, Oumo Sangaré présentera son dernier album né pendant le confinement : “Timbuktu”. En lever de rideau : le violoncelliste et chanteur sud-africain Abel Selaocoe à l’énergie particulièrement contagieuse.
Enfin les oudistes frères palestiniens du trio Joubran viendront mêler la tradition orientale avec le Jazz : sur scène, leurs compositions laissent place à un exceptionnel et enthousiasmant talent d’improvisateurs, comme on a pu le constater lors de leur dernier concert, en 2018, aux Nuits de Fourvière dont on se souvient encore avec une grande émotion…