Cinq ans après sa première visite en Drôme provençale, la chanteuse est de retour : nouveau quintet, nouvel album, nouveau cocktail mais une même exigence. En première partie, l’art vocal sera à son comble avec le sextet des Livi’ZZ : six chanteuses qui n’en sont pas à leur coup d’essai pour reprendre thèmes de jazz et d’ailleurs, escortées d’un seul piano
En matière de jazz, les groupes vocaux ont toujours été au centre de l’attention : pas d’instruments en soutien, ou très peu, la voix seule pour traduire, pour s’imposer, pour entraîner. Certains groupes sont encore dans les mémoires, de Manhattan Transfer au Double Six, lequel a influencé des générations de chanteurs et chanteuses.
Il était temps : à deux jours de la fin de cette 24ème édition de Parfum de Jazz, c’est précisément un groupe vocal qui entamera la soirée. Les Livi’ZZ : Une formation féminine, née il y a 3 ans, et qui réunit six jeunes femmes qui partagent ensemble non seulement la passion de la musique et du chant musical mais aussi la particularité d’enseigner, toutes, au Conservatoire de Vienne.
C’est donc ensemble qu’elles ont bâti un répertoire qui oscille entre jazz et pop. C’est bien fait, jouant sur l’équilibre, la différence des tonalités et le swing. En appui ou en résonance, un piano seul, tenu par Philippe Khoury. Frédérique Brun qui emmène le groupe et Philippe Khoury n’en sont surtout pas à leur première expérience : les scènes lyonnaises les ont souvent reçus dans différentes configurations et, histoire de fixer les choses, Frédérique Brun peut se targuer d’avoir remporté par le passé le premier prix du concours vocal de Crest.
Camille Bertault de retour à Parfum de Jazz
Le concert qui conclura la soirée a tout de belles retrouvailles : celles de Camille Bertault, que Parfum de Jazz avait découvert en 2018, lors d’un mémorable concert. C’était donc sa première visite du festival : elle, toute auréolée d’un premier album sorti deux ans avant, comme pour fêter dignement ses 30 ans, et de son apparition atypique sur la scène musicale. La jeune chanteuse s’était en effet amusée un jour à se filmer (magie des smartphones) en train de « scatter » sur un solo pas piqué des vers du trompettiste Roy Hargrove. Si parmi les exercices auxquels s’astreignent les chanteuses/chanteurs de jazz figurent en effet ces reprises de solos d’instruments, ce qui permet non seulement de suivre les méandres de l’improvisateur mais aussi d’atteindre une agilité de diction surprenante, ils/elles n’ont pas vocation à dépasser le cadre intime. Cette fois, ce petit concert solo, chanté sans instrument, avait été une révélation.(la vidéo doit toujours être disponible sur la toile).
Donc, cinq après sa première visite à Parfum de Jazz, Camille Bertault est de retour. Magie d’une présence pétillante, qualité des textes dont plusieurs de sa main, poétiques, sentimentaux, le plus souvent chantés en français. S’inscrivant déjà dans une filiation certaine avec ces chanteuses qui ont su créer et imposer leur propre monde poétique. En plus, une voix claire et qui rebondit habilement sur les instruments qui l’entourent.
C’est aussi l’une des qualités de l’artiste, de savoir bien s’entourer : hier avec le trompettiste Michael Leonhart (qui a fait sensation il y a quelques jours au festival des Cinq Continents de Marseille). Aujourd’hui avec Julien Alour, à la trompette et bugle. Avec eux, Fady Farah au piano, Christophe « Disco » Minck à la basse et Minino Garay aux percussions.
Un concert est toujours une surprise : par le choix des morceaux, la connivence plus ou moins aboutie du quintet et la qualité du son. On retiendra juste que la discographie de Camille Bertault s’est enrichie récemment d’un nouvel album (Bonjour mon amour) qui devrait évidemment l’inspirer ce soir.
* Concert vendredi 18 août à 20h30 au théâtre de Verdure de Buis-les-Baronnies.
La journée de vendredi 18 août
JAZZ AU VILLAGE
A 10 heures à Buis-les-Baronnies : Concert du DIDGERIDOO JAZZ PROJECT au Cloître des Dominicains
A 11 heures Place des Arcades : LISE BOUVIER + STAGIAIRES BUIS-LES-BARONNIES
A 18h30 à SAINT-AUBAN-SUR-L’OUVÈZE : concert du groupe CHACUN SON SUD , Place Montferrane
CINÉ JAZZ
9H30 Conférence : Hollywood et les jazz women à Buis-les-Baronnies
La conférence Hollywood et les jazz women sera donnée au Cinéma Le Reg’Art à Buis-les-Baronnies par Pierre-Henri Ardonceau, membre de l’académie du jazz et de la rédaction de Jazz Magazine.
Conférence illustrée de nombreux exemples musicaux.Elle évoquera
(à partir de nombreux extraits emblématiques, souvent surprenants, de films hollywoodiens), entre autres : Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Lena Horne et Abbey Lincoln.
Entrée libre
15 h : PROJECTION – DOCUMENTAIRE The Girls in the Band
Au Cinéma Le Reg’Art, Buis-les-Baronnies
The Girls in the Band raconte les histoires poignantes et inédites d’instrumentistes
de jazz et de big bands ainsi que leurs parcours fascinants et révolutionnaires de la fin des années 30 à nos jours. Ces femmes incroyablement talentueuses ont enduré le sexisme, le racisme, les inégalités pendant des décennies, tout en persévérant et en développant leurs talents dans un domaine qui les mettait rarement à l’honneur. Aujourd’hui, une nouvelle génération de jeunes femmes virtuoses prend place dans le monde du jazz qui ne peut plus renier ses talents. Un film fort, truffé d’anecdotes et de faits historiques. Une contre histoire du jazz en somme.
Sous-titrage Inès Dalot avec l’aimable collaboration de Sémaphore (Nimes), Jazz 70, Parfum de Jazz (Drôme provençale), Rock this town festival (Pau). Entrée 4 €
ATELIER D’ÉCRITURE
A 17 h , au Cloître des Dominicains Salle de Justice de paix : ATELIER D’ÉCRITURE : Nouvelle session
animée par Laurent Brun. . Entrée libre