Du 29 novembre au 2 décembre, se tiendra à Lyon, le 5ème Forum Jazz(S)RA, sans doute l’un des plus importants de ces dernières années. Jazz(S)RA est la structure de promotion du Jazz en Auvergne-Rhône-Alpes, une région qui représente le quart de l’activité Jazz en France et compte près de 500 musiciens professionnels. Certes, tout n’est pas rose au pays de la musique bleue, mais pour Pascal Buensoz, le Jazz se porte plutôt bien dans la Région. Pour preuve : à l’issue de ce Forum sera annoncée la création d’un Festival de Jazz à Lyon, ce qui devrait combler un manque de plus en plus évident ces dernières années. Interview de Pascal Buensoz, secrétaire général de Jazz(s)RA.
Jazz(z)RA, combien de divisions ?
Pascal Buensoz- Nous sommes trois salariés. Mais le conseil d’administration de notre association entend représenter la jazzosphère régionale dans son ensemble. Près de 150 structures sont ainsi présentes indirectement au conseil d’administration, notamment celles de diffusion du jazz, à l’instar les nombreux clubs de jazz qui se trouvent dans la région. On y trouve de la même manière une centaine de musiciens.
Notre budget est financé par la Drac, la Sacem, la Spedidam, mais aussi par les collectivités.
Pourquoi avoir organisé ce Forum qui se déroulera du 29 novembre au 2 décembre à Lyon ?
En présence des professionnels, tourneurs, lieux de diffusion, nous voulons en faire une vitrine de la richesse de la création du Jazz en Auvergne-Rhône-Alpes. On y trouvera notamment un speed-meeting mettant en relation les formations de jazz et les professionnels ; il y aura également des concerts à destination du grand public et des plus jeunes.
C’est désormais un secret de Polichinelle, on devrait annoncer à l’issue de ce Forum, le 2 décembre la création d’un Festival de Jazz à Lyon. Pouvez vous en dire plus ?
On en saura plus le 2 décembre prochain lors de la journée de clôture de ce Forum Jazz(z)RA. Tout ce que l’on peut dire c’est que ce Festival qui sera porté par des structures de diffusion du jazz à Lyon, comme le Périscope, par exemple, se déroulera très probablement au mois de mars. Son rôle sera de combler la disparition d’A Vaulx-Jazz qui se déroulait à cette même période.
Il ne s’agira pas de créer du jour au lendemain un gros festival, mais de monter en puissance progressivement au fil des années. Il n’y aura que quelques soirées donc pour débuter. Mais le passé nous l’a amplement démontré, il y a un public pour un tel festival se déroulant en début d’année à Lyon.
Que pèse le jazz en Auvergne-Rhône-Alpes ?
Il pèse lourd : nous comptons pas moins dans les douze départements de la région 175 lieux de jazz (NDLR : voir la carte ci-dessous), sans oublier les Festivals, fort nombreux aussi et de multiples associations culturelles.
On y trouve aussi plus de 500 musiciens en activité.
C’est aussi important à noter : de nombreux collectifs de musiciens comme l’Arfi, se sont développés dans la région.
A noter encore de nombreuses écoles de jazz dont certaines sont hyper-dynamiques, ce qui permet de former en permanence de nouvelles générations de musiciens au jazz. On peut citer le Conservatoire de Lyon, l’ENM de Villeurbanne ou la classe de Jazz du Conservatoire de Saint-Etienne et bien d’autres.
Les musiciens de jazz de la région arrivent-ils à vivre de leur art ?
C’est bien là où se situe le problème.Si quelques-uns en vivent bien, voire très bien, ce n’est pas le cas pour tout le monde.
Un de nos rôles à JazzRA est de développer l’emploi des musiciens. Nous essayons de multiplier les structures de diffusion, à l’instar par exemple des Ehpad où nous avons par exemple organisé cette année soixante concerts !
On constate aussi que le jazz est très présent dans de nombreuses régions rurales.
C’est donc une esthétique musicale, même si elle n’apparaît pas ou peu dans les canaux d’information grand public, qui se porte, à vous écouter, plutôt pas mal ?
On peut même dire que le Jazz se porte bien dans la région, malgré la crise.
C’est une musique qui a trouvé son public. Il existe vraiment une histoire et une culture du jazz dans la région.
Quel avenir pour le Jazz justement en Auvergne-Rhône-Alpes ?
Même s’il manque de soutien public, son avenir reste très ouvert car c’est une musique de création qui évolue en permanence et qui est extrêmement dynamique. Et on s’en est bien rendu compte après la crise Covid : le public a vraiment envie d’entendre une musique créative, non formatée, vibrante.
Photo-le public était présent en nombre lors du défunt Festival « A VaulxJazz » (ici en 2016) qui pourrait bien prochainement trouver un successeur.