Canicule aidant, on lui demanderait bien de jouer les prolongations. Mais les calendriers sont les calendriers, surtout à l’Opéra de Lyon, dont le Péristyle est un peu le bébé libertaire. Donc, lundi, Le Péristyle entame sa dernière semaine. Déjà.
Au programme deux formations : un duo Mario Stanchev – Lionel Martin, jusqu’au mercredi 2 septembre au soir. Et, de jeudi à samedi, les sbires de Compagnie Imperial escortés du percussionniste Antony Gatta. Samedi soir sera sans aucun doute un grand samedi soir.
Mais reprenons. A partir de lundi, s’installent sur cette scène du cœur de Lyon, deux musiciens incontournables de la scène lyonnaise même s’ils prospèrent largement ailleurs le reste du temps, le pianiste Mario Stanchev et le saxophoniste Lionel Martin. Des musiciens habitués à des performances multiples, qui ne cessent de remettre leur instrument en question, sur scène ou en studio, via des expériences qui ne passent jamais inaperçues.
A la découverte de Louis-Moreau Gottshalk
Cette fois, pourtant, les deux compères ont décidé de consacrer leurs neufs sets (trois sets chaque soir comme le veut le Péristyle), à un musicien-compositeur rare : l’américain Louis-Moreau Gottshalk.
Evidemment à peu près inconnu : une vie courte (1829-1869), évidemment aucun enregistrement dispo même s’il multiplia les concerts en Europe, aux Etats-Unis et en Amérique du Sud. Mais ce génie, déjà adulé à l’âge de 15 ans à Paris, est, entre autres, considéré comme un des pères du jazz.
On ne saurait trop vous recommander, avant de vous rendre au Péristyle, de consulter les divers liens proposés sur internet, dont l’article anglo-saxon de Wikipedia et quelques enregistrements telle « Bamboula, Danse des Nègres », écrite en 1848, dispo sur youtube.
Louis-Moreau Gottshalk est décédé en 1869, d’overdose de quinine, de malaria ou de crise d’appendicite mal soignée, selon les versions proposées.
L’important est donc qu’en une petite vingtaine d’années, ce musicien a apporté à la musique une touche d’autant plus essentielle que lorsqu’il apparut, beaucoup sous-estimèrent son talent et son approche.
Et Compagnie Imperial pour finir
Jeudi, autre ambiance, autres musiciens et autre final. Comme l’an dernier, on boucle le Péristyle et ses 26 formations invitées avec Compagnie Imperial. Besoin de les présenter ? Damien Sabatier au sax, Gérarld Chevillon itou, Rémy Poulakis à l’accordéon + piano + chant, Stephane Cezar à la guitare + bouzouki + mandoline et Joachim Florent à la basse.
Touillez, rajoutez ce qu’il faut d’amplis et trois zestes de percussions confiées cette fois à Antony Gatta. On connaît l’artiste pour son goût pour toutes les musiques, penchant orient ou méditerranée, ce qui ne l’empêche pas d’être aux côtés d’Eric Téruel (Sky Readers) ou de Dezoriental et de bien d’autres.
Dans ce geste final, inutile de dire que la scène du Péristyle, centre du lieu et du Lyon musical estival, se révèle un tantinet étroite : l’Imperial, formation à taille variable, est capable de tous les cataclysmes.
Un jazz enjoué, musclé, festif disent-ils.
Il faut compter sur les digressions de Damien Sabatier, surtout au baryton comme sur celles des compères qui l’entourent.
C’est à peu près chaque fois une nouvelle performance. De quoi pratiquer les trois soirées proposées en final par François Postaire.
(Sets chaque soir à 19 h, 20 h 15 et 22 h).