Hiromi, avait été l’une des belles surprises de l’édition 2011 de Jazz à Vienne.
La 4 juillet, à l’issue d’un concert en tension permanente, habité d’une grande énergie, les cinq mille spectateurs présents ce soir là au théâtre antique lui avait fait une standing ovation.
Frêle liane elle qui a pour mentor Ahmad Jamad, jouant du piano dans toutes les positions : debout, sur un pied, sautant, passant des touches de son piano au synthé, elle avait fait preuve d’une telle énergie, d’une telle exubérance qu’elle avait conquis immédiatement le public.
Primesautière, elle avait arpenté tous les styles de jazz glissant au passage quelques notes de standards du jazz ou de musique classique que le public s’emploie à débusquer, provoquant à intervalles force applaudissements.
Lorsqu’elle improvise, son visage est tellement expressif, traduisant le flot d’émotions musicales qu’elle charrie avec ses doigts, qu’elle nous donne le sentiment de pénétrer dans son cerveau.
Rien d’étonnant donc si Jazz à Vienne reprogramme la pianiste nippone, cette fois en partenariat avec l’Auditorium.
Pourquoi Hiromi Uehara, tel est son patronyme complet, fait-elle chavirer le public ?
Parce que celle qui a sorti cette année un nouvel opus, « Spark », son dixième album propose une musique fait d’un mélange inattendu de tradition et de modernité.
Hiromi aime construire ses albums autour d’un concept.
Complexité et audace
Ce dixième album marque le retour du Trio Project avec le bassiste Jimmy Johnson et le batteur Simon Philips que l’on retrouvera sur la scène de l’Auditorium.
Ce dernier puise ses racines dans le rock (Toto, The Who, Judas Priest, David Gilmour) et avance dans le temps en qualité de rocker swing.
Ce trio qui mixe complexité et audace, a trouvé son point d’équilibre.
Les influences d’Hiromi sont nombreuses. «J’aime Bach, Oscar Peterson, Franz Liszt, Ahmad Jamal, mais également Sly & the Family Stone, Dream Theatre et King Crimson, affirme-t-elle, préférant ne pas coller d’étiquette sur sa musique.
Elle précise : « C’est simplement le résultat de ce que j’ai écouté et de ce que j’ai appris. On y retrouve des éléments de musique classique, de rock et de jazz.»
Cette grande technicienne du clavier qui joue vite et fort a été une enfant prodige, entrée dès l’âge de six ans au sein de la fameuse Yamaha School of Music, avant un exil aux USA en 1999 qui l’a conduit naturellement à l’incontournable Berklee College of Music de Boston, Graal de tous les meilleurs d’où sortent les plus grosses pointures mondiales.
Depuis, à travers sa carrière internationale, elle a dix albums au compteur (en treize ans).
Elle nous délivrera lundi 17 octobre une part de son dernier opus au sein duquel la marque de fabrique d’Hiromi, une alternance de phases tantôt effrénées tantôt versées dans la sérénité minimaliste, est soutenue par une rythmique aguichante…
-Lundi 17 octobre à 20 heures à l’Auditorium de Lyon, 20 heures.
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