Pour fêter ses 15 années de musique, la chanteuse avait rassemblé sur la même scène il y a quelques jours ceux qui l’ont entourée durant toutes ces années. Un magnifique moment aux allures de bilan artistique et amical
Mélanie Dahan au centre. Autour d’elle tous ceux qui sont venus fêter ses 15 années de musiques, de chansons, de jazz et de rencontre. Une déjà longue carrière, marquée par tant et tant de concerts (on se souvient de celui de Parfum de Jazz (1-) et des albums ancrant toujours un peu plus la jeune femme dans le paysage jazz.
Cette fois c’est différent. Pour fêter ses années de musique, l’artiste a tenu à la parcourir à sa façon, à revenir sur les moments marquants de sa carrière en s’entourant de ceux qui, un jour ou l’autre, l’ont escortée sur une scène, un festival ou dans un album. Évidemment ça fait du monde même si certains n’ont pas pu être de la partie. Mais ce fut l’occasion de retrouver quelques-uns des meilleurs musiciens de la scène jazz actuelle.
Parmi eux, cinq pianistes incontournables de la scène actuelle dont la route a, à un moment ou à un autre, croisé celle de cette artiste attachante, qui chante comme elle respire, faisant de tout sa chose musicale, qu’il s’agisse d’un standard vieux comme Hérode ou d’une chanson délicate d’Aznavour (Parce que…) dont elle nous restitue toute la suavité, la tendresse et le swing discret.
Six pianistes à ses côtés….rien que ça
Tout cela s’est passé il y a quelques jours au Dan Piper, une scène parisienne de référence que ce soit par la salle elle-même, les lumières, le son ou l’atmosphère qui s’en dégage.
On en aura eu la démonstration justement avec les pianistes qui se sont succédés sur le Steinway le temps d’un ou deux morceaux : un même clavier mais six sons différents. Baptiste Trotignon, Manuel Rocheman, Pierre de Bethmann, Giovanni Mirabassi, le compagnon de la première heure, Frank Amsallem. Même chose à la basse avec Thomas Bramerie mais aussi Marc Michel Le Bévillon et Jérémy Bruyère. La batterie était quant à elle assurée par Lukmil Perez et Arthur Alard.
A cela ajoutez l’accordéon dépouillé et mélodieux de Marc Berthoumieux et le saxophone soprano de Benjamin Petit. Aussi sobre qu’étincelant.
Quatre albums à se mettre sous la dent
Mais ce n’est pas avec un concert, même prolixe, qu’on peut résumer une carrière. Mais il permet de retrouver l’évolution de cette artiste qui ne cesse d’étonner et de fidéliser. Voir ses quatre albums : « La princesse et le croque-notes » (2008), « Latine » (2011) en octet en compagnie de Giovanni Mirabassi et beaucoup d’autres, « Keys »,(2014), déjà avec cinq pianistes, et « le chant des possibles » (2020), enregistré avec quelques-uns des musiciens présents l’autre soir à ses côtés. En d’autres termes, Mélanie Dahan ne se presse pas, prend le temps et le savoure.
Ce concert des 15 ans fut en ce sens une petite merveille, de gaieté, de foi dans la musique, de fidélité à tous ceux qui l’escortent, qui la rejoignent pour un moment, un jour, un enregistrement, une tournée. Une famille en quelque sorte.