Les amateurs de Jazz ont été écartelés le vendredi 3 juillet.
D’un côté, Vienne proposait une soirée très riche marquée par la présence sur la scène du théâtre antique du Maître du piano cubain, Chucho Valdès ; tandis qu’aux mêmes heures, l’autre théâtre antique, celui de Fourvière, proposait de son côté le duo Herbie Hancock/Chick Corea. Deux poids-lourds des notes bleues des deux côtés. Ouille !
Dès l’annonce du programme des Nuits de Fourvière, ce concert a aussitôt provoqué l’ire, non seulement du président du Festival (via l’EPIC Jazz à Vienne), le maire de Vienne, Thierry Kovacs, mais aussi de toute l’équipe du Festival viennois, Stéphane Kochoyan, son directeur, en tête.
Il faut savoir que depuis de très nombreuses années, un modus vivendi avait été passé, non pas par écrit, mais tacitement, faisant en sorte que les Nuits de Fourvière n’affichent pas de concerts de Jazz pendant les quinze jours de Jazz à Vienne.
Cet accord a donc été brutalement rompu cette année.
Il faut savoir que cet accroc dans les relations entre les deux festivals tient sans doute au fait que les Nuits de Fourvière ont connu une période compliquée, commençant l’année au sein du Conseil Général du Rhône et la finissant dans la Métropole.
Autre explication : deux agents, ceux d’Herbie Hancock et de Chick Corea avaient été mandatés pour organiser les concerts estivaux des deux grands musiciens, en Europe.
Or, pendant que l’un discutait avec Jazz à Vienne, l’autre avait pris langue avec Fourvière. Et c’est ce dernier qui a signé le premier !
Cette affaire qui a fait beaucoup bruisser le Landerneau du Jazz s’est terminé par une réunion de crise, au sommet, réunissant Thierry Kovacs et Gérard Collomb, en présence de Stéphane Kochoyan, le directeur de Jazz à Vienne et Dominique Delorme, celui des Nuits de Fourvière.
Les choses ont donc été remises à plat et les rapports entre les deux grands Festivals du pôle métropolitain, clarifiés.
« Désormais, c’est gravé dans le marbre : il n’y aura plus de concert de jazz à Fourvière pendant Jazz à Vienne ; mais, de plus, les Nuits de Fourvière demanderont son avis à Vienne lorsqu’elles envisageront un concert de Jazz à Lyon», résume Thierry Kovacs, président de Jazz à Vienne.
L’incident est donc clos.
Mieux même, une collaboration pourrait dès l’année prochaine voir le jour. Le spectacle « Jeune Public » qui rassemble au théâtre antique de Vienne près de 6 000 élèves des Ecoles primaires pourrait être dupliqué en résonance à Fourvière, dès l’année prochaine…