Jazz In Lyon

Rhino Jazz, du 1er au 24 octobre : c’est parti et bien parti !

Le plus insaisissable des festivals de jazz-il déroule ses 60 concerts dans..26 villes différentes !- mais aussi le plus original et sans doute l’un des plus créatifs, nous voulons parler du Rhino Jazz, a commencé de belle manière les hostilités. Avec le saxophoniste lyonnais Lionel Martin, maître d’œuvre du Grand Barouf qui veut bousculer les codes et marier les genres ; mais aussi avec les Stéphanois de Melotronic qui font exactement l’inverse de tout le monde en réinventant la musique électronique,… sans électronique, la transformant en..musique acoustique, mais avec les codes électroniques, de manière, il faut le dire plutôt décoiffante.

Depuis sa création, il y a 43 ans, l’ADN du festival ligérien du Rhino Jazz consiste à jouer le rôle de découvreur de talents, mais aussi de casser les codes. Une double démarche qui était perceptible, dès les premiers jours de ce festival situé aux portes de Lyon et qui va déployer pendant trois semaines, du 1er au 24 octobre, ses 60 concerts dans 26 communes, dans la Loire, mais aussi dans la métropole lyonnaise.

Pour commencer, ce sont les régionaux de l’étape, Melotronic qui ont allumé les fusées pour le lancement du Rhino, au château du Rozier à Feurs dans la Loire.

Le brass-band stéphanois Melotronic prend le problème à l’envers. On connaissait jusqu’alors les machines qui remplacent les musiciens, et voilà ici où, serrés sur la petite scène du château du Rozier, que les huit musiciens se substituent aux machines.

La grammaire électronique devient acoustique, mais on y retrouve tous les codes : boucles répétitives superposées, réverbérations, etc. Le grand jeu. Le tout sous la férule d’un musicien passionné d’arrangements, le saxophoniste alto Matthieu Notargiacomo qui co-dirige avec Xavier Savin, à la grosse caisse, cette formation qui sort des normes et sait vite créer une belle ambiance. Qui plus est lorsqu’en fin de concert, elle s’invite pour jouer au milieu du public. Une belle découverte.

Un Grand Barouf protéiforme

Sur la rampe de lancement également de ce 43ème Rhino : le grand projet de ce Festival, le Grand Barouf dont l’homme orchestre est le saxophoniste lyonnais Lionel Martin, lui aussi régional de l’étape car natif de Givors et habitué aux défis et aux projets les plus fous.

Il a ainsi pris racine dans une des annexes de la Cité du Design à Saint-Etienne, entouré de ses saxophones, installé pour 24 jours d’improvisation avec pour décor et demeure, un conteneur en bois…

Plantons le décor du lieu illustré par le peintre d’origine lyonnaise Robert Combas qui y a installé de nombreux toiles monumentales aux thèmes musicaux, ainsi que du mobilier et des sculptures avec sa patte et son style si particulier, entre graffe et art brut. C’est d’ailleurs à lui que l’on doit l’affiche Rhino version 2021.

Ce Grand Barouf va être marqué par de nombreux concerts et performances signées Lionel Martin en compagnie de nombreux invités, tout au long du Festival. Un Grand Barouf qui va également donner lieu à six autres concerts.

Dimanche 3 octobre, en ouverture, Lionel Martin a ainsi présenté son second album en solo, conçu à partir de captations sonores pour le moins inattendues car émanant de lieux improbables : la salle de traite d’un élevage laitier du Pilat, les métiers à tisser de la Maison des tresses et lacets de la Terrasse sur Dorlay, toujours dans le Pilat ; une société de… charpentes métalliques de Sainte-Foy-lès-Lyon (SNGI) et enfin le moulin un grain d’un boulanger paysan de la vallée du Gier ! Du Lionel Martin pur jus qui à partir de ces sons retravaillés a offert une heure et demi de pure improvisation lui permettant d’exprimer à foison toute sa sève musicale.

A noter que ce diable de musicien protéiforme a aussi développé son propre label, Cristal record, sur lequel il s’édite lui-même, mais aussi d’autres musiciens (CD et vinyles). Ce diable d’homme a décidément tous les talents !

Line-up Melotronic : Matthieu Notargiacomo : sax alto ; Rémi Jacquet : sax baryton ; Guillaume Pluton : trompette ; Xavier Savin : grosse caisse ; Nicolas Thé : caisse claire ; Guillaume Monier : sousaphone ; Lionel Dessus : surdo et Félix Édouard : trombone

Le programme complet du Rhino : https://www.rhinojazz.com/programmation/

 

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