Jazz In Lyon

RhinoJazz, semaine 2-Joëlle Léandre, galerie Ceysson et Bénetière à Saint-Etienne : de la pure improvisation

Joëlle Léandre/ Photo Dominique Largeron

Si l’on reconnaît que l’une des caractéristique majeure du jazz est la capacité d’improvisation de ses musiciens, on pourrait dire que Joëlle Léandre est une jazzwomen. En fait, cette contrebassiste qui s’exprimait en solo dans le cadre du RhinoJazz au milieu des toiles disposées au sein de la galerie Ceysson et Bénetière à Saint-Etienne, à quelques pas du Zenith, se retrouve à la lisière du jazz, voire du free jazz et même de la musique contemporaine.

Si la scène avait été installée mardi 8 octobre dans le cadre du RhinoJazz dans la galerie qui accueille actuellement le peintre Yves Zurstrassen, ce n’est pas seulement parce que le plasticien a reconnu beaucoup travailler en écoutant Joëlle Léandre qui l’inspire, mais parce que l’on constate des similitudes entre les deux artistes : ce goût pour la liberté et la transgression.

Très présente à l’international-elle enseigne notamment aux Etats-Unis- peu présente en France, Joëlle Léandre qui se produisait pour la première fois à Saint-Etienne a été, grâce au Rhino une découverte pour beaucoup.

Cette artiste qui s’imprègne de musique afro-américaine , mais aussi minimaliste qui a notamment collaboré avec le compositeur John Cage pratique l’improvisation… intégrale. « J’essaye de donner du sens à l’instant », expliqua-t-elle entre deux morceaux.

Et ce avant d’ajouter : « l’improvisation telle que je la pratique est un travail unique de patience, de durée : on perd la notion de temps. » Ce qui signifierait qu’elle recherche quelque part la notion de sacré, situé hors du temps.

Pour elle, « l’improvisation « est une jubilation : on devient un peu plus soi, c’est l’invention de soi. Tout artiste a un vocabulaire, une écriture qui nous porte. »

Pour elle, l’improvisation est « un gros travail qui demande une énorme concentration- détaillait-t-elle-, avant de reconnaître avec une certaine humilité : « il y a dans l’improvisation une jubilation, mais il y a aussi des ratages ; mais on peut se dire que rater beaucoup et rater encore, c’est aussi apprendre… »

Qu’elle se rassure : ce soir là, dans cet environnement pictural propice, le public est entré dans sa musique qui pourrait de prime abord apparaître déconcertante. Pas de ratage donc, et assurément une belle découverte…

Photo : Jean-Paul Chazalon, le créateur du RhinoJazz, présentant Joëlle Léandre avant le concert

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