A une journée de ses trois derniers concerts de clôture, le samedi 19 octobre, à Saint-Chamond , le RhinoJazz s’est offert d’une certaine manière un très joli final avec près de 4 heures de concert, via une Nuit du Blues qui s’est révélée étincelante, avec d’abord un French Blues All Stars de belle facture, avant d’atteindre en final, des sommets avec Bernard Allison.
C’est le French Blues All Stars qui ouvre les hostilités musicales au sein d’une salle Arsitide Briand pleine comme un œuf.
French Blues All Stars : un nom qui fait un peu ronflant, mais qui s’explique par le fait qu’il n’y a pas de leader dans ce groupe dont les musiciens interchangeables, sont à la fois chanteurs, guitaristes et harmonicistes, ce qu’ils font tous les trois fort bien. Plutôt rare.
La formation est en outre accompagné à l’orgue par Benoît Ribière, ce qui lui donne une coloration et une chaleur particulières et évite une certaine monotonie qui guette parfois les orchestres de Blues hyper classiques.
Une formation composée en tout cas d’une belle brochette de pointures hexagonales issues du monde du Blues et du Jazz.
Parmi ces pointures, le chanteur et harmoniciste Younef Remadna et ses acolytes ont notamment joué des reprises inspirées de Muddy Waters, Brook Benton, Amos Milburn ; voire encore Ray Brown, mais aussi quelques compositions propres.
Un vrai collectif qui a emmené les public dans les voies d’un blues plutôt classique, mais fort bien léché et bluesy à souhait avec voies éraillées à foison.
Dreadlocks et gapette noire
Après cette belle entame, la soirée qui ne se terminera qu’aux alentours de minuit, s’envole vers les sommets avec le guitariste américain Bernard Allison, fis du célèbre bluesman Luther Allison.
Avec ses longues dreadlocks sous sa gapette noire, Bernard Allison se révèle un guitariste hors pair, capable de tout faire avec sa guitare, même de la faire parler ! D’autant plus facile qu’il est entouré de solides musiciens dont un batteur de 23 ans, Matthew Kimati et d’un bassiste « grand father », George Moye. Sans oublier au clavier, un Eric Robert Cannavaro halluciné.
Bernard Allison teinte avec bonheur le blues dans lequel il a baigné toute sa vie, de funk et de soul, incarnant la nouvelle génération de bluesmen qui aux racines traditionnelles rajoutent une approche électrique très contemporaine, une fusion menée avec un talent évident.
C’est ainsi qu’il se la joue Jimi Hendrix avec un Voodoo Child longuement étiré, en revisitant superbement le guitar heroe, passant du blues à la pop music en final.
Le tout assorti de très longues impros qui constituent autant d’enchantements…