Jazz In Lyon


Soirée d’ouverture de Jazz à Vienne : toujours surprenante Anne Paceo ; flamboyant Avishai Cohen

Une température relativement douce avec une canicule qui avait baissé de ton ce soir là ; deux musiciens et compositeurs, Anne Paceo et Avishai Cohen adeptes d’un créativité à tout crin, il n’en fallait pas plus pour ouvrir en beauté la 44ème édition de Jazz à Vienne, jeudi 26 janvier.

Anne Paceo, d’abord. La batteuse arrive toujours à nous  surprendre avec  des propositions musicales inattendues. On l’a vue accompagner un orchestre de gamelan (percussions) birman en 2019, elle est capable de passer de Coltrane à Gabriel Fauré…

Cette batteuse qui est une grande habituée  de ce fait des festivals, deux fois sacrée « artiste de l’année » aux Victoires du Jazz, était  cette fois à Jazz à Vienne pour une création rassemblant jeudi soir  sur la scène, pas moins d’une cinquantaine de musiciens et chanteurs : des élèves du Conservatoire à Rayonnement Régional de Lyon (CRR), un chanteur et des chanteuses dont deux invités surprises, non prévus dans le programme, le chanteur  Piers Faccini et Laura Cahen

Les festivaliers présents ont pu découvrir lors de cette première partie de soirée le futur opus d’Anne Paceo intitulé « Atlantis », qui ne sortira dans les bacs ou en streaming que le 29 août prochain, une première donc siglée Jazz à Vienne.

Celle-ci mena le public aux confins de la pop, de la folk, du jazz et même de l’électro, sous forme de vagues sonores multiples qui ont balayé le théâtre antique en 1ère partie

Baptisé « Atlantis », en hommage à la mythique cité marine disparue, s’appuyant aussi bien sur son expérience personnel le de plongeuse sous-marine (diver) ou faisant appel à  « Sedna », la déesse Inuit des Océans, cette création menée sans aucun  filet,  laissant déborder  moultes improvisions bouillonnantes, a emporté le public.

Et ce, à travers un voyage musical et marin qui, accompagné d’un superbe travail sur les lumières scèniques, bref, un spectacle total, abaissant les frontières entre styles et époques, nous emmenant dans l’univers chaloupé, coloré, un brin psychédélique de la batteuse.

Un grand bain dans lequel le public plongea avec bonheur.

Avishai Cohen, formidablement bien entouré

Changement de décor en deuxième partie, avec un quintet beaucoup plus classique, celui du contrebassiste israélien Avishai Cohen. Originalité d’abord, la présence sur scène de ce quintet accompagnant Avishai Cohen qui, on le sait, affectionne les trios.

Cet habitué de Jazz à Vienne-son premier concert au théâtre antique date de 2019 -il accompagnait alors Chick Corea- assura d’entrée que le théâtre antique était un des lieux de concert qu’il affectionnait le plus au monde. Une manière aussi de se mettre se mettre le public dans la poche.

Il n’avait pas besoin de cela au demeurant, faisant découvrir, expliqua -t-il ses dernières créations issues notamment de son dernier album intitulé  Brightlight, des compositions  majoritairement composées par lui-même.

Comme à son habitude et c’est ce qui explique en partie son succès, le contrebassiste israélien sait s’entourer de musiciens souvent jeunes et extrêmement brillants qu’il sait galvaniser  dans une sorte de frénésie créative.

A l’instar du pianiste Itay Simhovich, 21 ans seulement, mais affichant déjà  prouesses harmoniques assez impressionnantes.

Il était également entouré du saxophoniste Yuval Drabkin au jeu émotif et aux interprétations agrémentées de subtiles nuances et  du tromboniste Yonatan Voltzok, tous deux insufflant vigueur et fraîcheur, au quintet, complétant avec bonheur et enthousiasme les lignes de basse du contrebassiste. 

Il manquait à ce quintet hier soir, l’épouse même d’Avishai Cohen, Roni Kaspi avec laquelle il a enregistré « Brigthlight, pourtant annoncée dans le programme et dont l’album comportait même un morceau en son hommage  : « Roni Swing ».

Dommage car une soirée avec deux batteuses d’exception ,Anne Paceo et Roni Kaspi, cela  aurait eu encore un peu plus de chien, s’il en avait été par ailleurs besoin…

PHOTOS PHILIPPE SASSOLAS

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