Les explorations de Donny
Le saxophoniste américain, Donny McCaslin, peut être comparé à son compatriote Chris Potter. Comme lui, il est un ténor versatile, à la puissance nonchalante et au discours complexe. McCaslin est également un touche à tout qui aime expérimenter et inclure à sa musique des influences latino, rock, funk, … Tous deux ont également en commun d’avoir intégré sur leurs albums des ensembles classiques.
Depuis 2012 et son album « Casting for gravity », McCaslin a pris le virage électronique. Ce changement de direction s’est confirmé avec les deux albums suivants que sont « Fast Future » en 2015 et « Beyond Now » en 2016.
Ce côté électro, lorgnant vers les années 80, se manifeste tout d’abord dans les ambiances, avec des sons électroniques qui viennent se lover autour du saxophone du leader. Il est également sensible dans le son même de son instrument qui est parfois transformé par divers effets.
Bien que tous trois teintés d’électro, les trois derniers albums de McCaslin ne se ressemblent pas pour autant. Sur son dernier opus, « Beyond Now », McCaslin fait une incursion dans l’univers de David Bowie (l’album lui est d’ailleurs dédié). Il est fort à parier que sa prochaine réalisation prendra, à nouveau, une autre direction et que le saxophoniste continuera d’explorer et de se renouveler.
La nostalgie d’Herbie
Monsieur Herbie Hancock, grand ambassadeur du Jazz que l’on ne présente plus, n’a quant à lui pas sorti d’album depuis 2010 avec « The Imagine Project ». Pour autant, il sera là à Vienne, pour une des premières dates de sa grande tournée estivale à travers l’Europe et les Etats-Unis.
A l’occasion de ce concert, il sera entouré de musiciens plus connus comme sidemen que comme leader et pour certains plus familiers d’univers autres que celui du Jazz. Avec eux, aux vues de ses dates précédentes, il revisite son propre répertoire dans une esthétique très 80’s où les soli de keytar se disputent à ceux de basse acidulée.
Pour ce deuxième concert de la soirée, nous ne serons donc pas dans une démarche d’exploration, comme Donny McCaslin, mais plutôt dans une séquence nostalgie. Espérons que le sieur Hancock sera en verve et que ces joyeuses réminiscences ne tourneront pas en rond.