La saxophoniste qui monte actuellement en France, Sophie Alour, a bravé le mistral à la Garde-Adhémar dans le cadre de « Parfum de Jazz », proposant un jazz à la fois métissé, épicé et épuré.
On le sait, « Parfum de Jazz » a uniquement composé son programme cette année, comme l’année dernière d’ailleurs, autour des ladies du Jazz.
Une façon de mettre en œuvre efficacement une forme de discrimination positive en faveur des musiciennes de jazz dans une discipline artistique où elles sont d’ordinaire cantonnées au chant et au piano.
C’est ainsi que mardi 20 août Sophie Alour, 44 ans, s’est retrouvée sur une scène installée dans la cour de la mairie de la Garde Adhémar, très jolie commune de la Drôme provençale située sur un éperon rocheux. Un détail qui a son importance car ce soir là soufflait un fort mistral qui avait fait fortement chuter la température de cette nuit aoûtienne.
« Je ne savais pas que je me trouvais en Bretagne… », souligna avec humour Sophie Alour en arrivant sur scène tout en cherchant à se réchauffer les doigts, avant de les poser sur les clés de son saxophone.
Exils
La température automnale n’entacha cependant pas la qualité du quintet de la musicienne, baptisé » Exils » dont l’une des particularités est la présence de l’oud du musicien égyptien Mohamed Abouzekry qui fusionne à la fois avec le saxophone de la musicienne d’origine bretonne et le piano de Damien Argentieri (Philippe Aerts à la contrebasse et Donald Kontomanou à la batterie).
Le public put ce soir là avoir en avant-première, un aperçu de son prochain et septième opus, « Joy » qui devrait être enregistré en octobre, comprenant exclusivement des compositions joliment agencées de Sophie Alour. A l’instar d’ « Exil », de « la Chaussée des Géants » ou encore d’« Heures paresseuses », dont elle gratifia notamment le public ce soir là.
Au côté des arabesques vocales et musicales de l’oud de Mohamed Abouzekry, Sophie Alour, au sax ténor (mais aussi à la clarinette) joue l’équilibre avec son jeu net, aéré, exempt de fioritures.
Une formation dont le plaisir musical collectif n’eut aucune peine à se propager au public, faisant échapper tout regret d’avoir bravé ce soir là un mistral d’anthologie. Il s’agissait d’un concert « Génération Spedidam (*).
(*) Société de gestion collective des droits de Propriété Intellectuelle des artistes-interprètes..