En partenariat avec Jazz à Vienne, l’Auditorium de Lyon proposera un concert d’une des facettes d’une forme de jazz plutôt rare à Lyon : ce que l’on pourrait appeler le jazz oriental et dont on rencontrera par ailleurs une autre facette cet été ( le 2 juillet) lors du festival Jazz à Vienne.
Ce qui en fait le charme : Anouar Brahem réinvente la tradition musicale arabe millénaire de l’oud, tout en la confrontant avec le jazz, comme en témoignent les musiciens composant les formation qui sera le 29 avril sur la scène de l’Auditorium de Lyon.
En effet, au sein de son nouveau quartet retrouve deux musiciens qu’il affectionne et avec qui il a beaucoup joué, les Britanniques Dave Holland et Django Bates. Ces trois là s’associent à la violoncelliste allemande Anja Lechner issue de la musique classique mais qui aime régulièrement s’évader dans le jazz.
Le virtuose de l’oud, Brahem qu’est Anouar Brahem est un mélodiste raffiné dont les lignes contemplatives et nostalgiques évoquant la tradition de la musique arabe que la liberté enivrante de l’improvisation. Et il ne s’en prive pas !
Natif de Tunisie, Anouar Brahem a commencé à jouer de l’oud à l’âge de dix ans, au Conservatoire national supérieur de musique de Tunis.
Il a eu pour maître Ali Sriti, un as de la musique classique arabe.
Le jeune oudiste n’a pas tardé à découvrir sa véritable vocation : en n’accompagnant pas comme c’est souvent le cas en Tunisie, des chanteurs, ou lors de mariages ,voire dans des orchestres, mais en développant ses propres compositions pour jouer de l’oud en solo.
Inévitablement donc, il devait rencontrer-en 1990- la musique de jazz. Et ce, à travers une rencontre avec le producteur d’ECM Records, Manfred Eicher. Le coup de foudre musical se transforma naturellement en une collaboration qui se poursuit encore aujourd’hui.
En trente-quatre ans, Anouar Brahem a déjà onze albums à son actif sur le célèbre label allemand.
Il est logique que l’oudiste ait aussi joué avec le saxophoniste norvégien Jan Garbarek issu du même label ; voire encore avec le maître du tabla pakistanais Shaukat Hussain (donnant l’album « Madar », en 1994).
Avec John Surman et Dave Holland, il a enregistré « Thimar », un album contemplatif, l’un de ses plus grands succès.
Avec ce même Dave Holland, il vient donc de sortir un nouvel albume enregistré à Lugano en Suisse, « After the Las Sky » chez ECM évidemment (voir vidéo ci-dessous) avec de nombreuses compositions qu’il devrait faire partager le 29 avril avec le public de l’Auditorium.
Pas besoin avec cette musique méditative mais envoûtante, de bouchons d’oreilles… La présence de la violoncelliste Anja Lechner, dialoguant avec une grande délicatesse et sensibilité avec Dave Holland et Django Bates, apporte une profondeur nouvelle à cet univers intimiste, joie et mélancolie, jazz et musique orientale mêlées.
Un concert qui fera aussi écho à l’actualité : « After The Last Sky » fait référence à un poème de l’écrivain palestinien Mahmoud Darwich.
Line-up-Anouar Brahem : oud ; Anja Lechner : violoncelle ; Dave Holland : contrebasse ; Django Bates : piano.
-Anouar Brahem, à l’Auditorium de Lyon, le mardi 29 avril 2025 à 20 heures. De 33 à 53 €.