En ouverture du Festival 2022, toujours prompt à prendre des risques, le Rhino Jazz proposait à l’opéra de Saint-Etienne un objet musical non identifié : un mariage entre l’orchestre symphonique “Ose !”, riche de 55 musiciens placés sous la direction de Daniel Kawka avec le plus audacieux des saxophonistes lyonnais, Lionel Martin. Et ce, autour de l’œuvre, il est vrai superbe d’Igor Stravinsky, “L’oiseau de feu”.
Au programme, un premier mouvement sous forme de digressions musicales du saxophoniste autour de l’œuvre d’Igor Stravinsky.
Le tout suivi d’un deuxième mouvement, avec une interprétation intégrale et purement classique de “l’oiseau” ; le tout suivi par un troisième mouvement sous forme d’une osmose beaucoup plus totale entre l’orchestre et le saxophoniste.
Une telle proposition aurait pu faire frémir, à l’instar du costume pailleté d’oiseau de feu (photo) qui est descendu des cintres à l’issue du concert et dont se revêtit avec délectation Lionel Martin.
Kitschichissime ? Sans nul doute avec tout autre musicien que le saxophoniste lyonnais, mais son don merveilleux pour l’improvisation, jamais pris en défaut, son entrain, le fait de jouer toujours en équilibre sans jamais tomber, ont donné à cet exercice une formidable saveur.
Lionel Martin a su se transcender, bien appuyé par un orchestre symphonique aux anges et excellemment dirigé par Daniel Kawka, bien à l’aise dans l’exercice, transformant cette expérience musicale parfaitement inédite en petit bijou.
La raison : sans rien imiter, sans se répéter, le saxophoniste a fait du Lionel Martin, tout en trouvant au fond de lui-même des ressources musicales presque magiques.
Il a bien mérité son costume de feu !