Avant même d’en avoir fini avec le Péristyle, le plus long festival de jazz de Lyon, et au moment de boucler la prochaine saison de l’Amphi, François Postaire recevra Martial Solal en trio. Soit donc une quasi carte blanche proposée au pianiste qui viendra escorté de Bernard Lubat, l’un de ses fidèles complices, cette fois aux drums –mais allez savoir ?- et de Mads Vinding à la contrebasse. En invitée, Claudia Solal, pour quelques pièces chantées.
Pour la circonstance, l’Opéra fait bien les choses : plutôt que de confiner le trio dans un Amphi forcément trop petit, elle ouvrira pour la circonstance la grande salle. D’où un vrai «événement » tant en raison des musiciens présents, de cette formule du trio dans lequel le pianiste excelle, et de la relative rareté des occasions d’écouter « live » le pianiste du côté du Rhône.
Quant au menu de la soirée, point n’est besoin de s’en inquiéter : le répertoire, les curiosités et les clins d’œil qui animent Martial Solal en permanence dès qu’il s’assoit au piano ouvre un trop monumental champ des possibles (sans doute plus d’une centaine de disques enregistrés depuis 1945 et combien de musiques de films).
Martial Solal joue en public depuis près de 70 ans
A force d’insister sur sa maîtrise étonnante du clavier et sa capacité de s’aventurer, les yeux fermés, sur tous les tempos, on aurait tendance à oublier que le maître, qui joue pratiquement en public depuis 70 ans, a rencontré et joué avec à peu près tout le monde.
De Daniel Humair à Lee Konitz, de Sydney Bechet à Stan Getz et même, avec Django Reinhardt qui fait actuellement l’actualité. Les traces discographiques de cette vie musicale sont légion.
S’y rajoutent aujourd’hui ces captations internet et notamment ce « tête-bêche » organisé de concert avec Bernard Lubat, cet « In & Out », film de Thierry Augé qui met en scène les deux artistes, et dans lequel Martial Solal se livre à quelques confidences musicales d’une grande intimité.
Le film permet également d’approcher d’un tout petit peu plus près les mains du pianiste lorsqu’elles se mettent à faire vivre le clavier.
Espiègle, l’artiste nous associe à son art, se met même à caresser le clavier, petite musique de chambre. Ce film sera d’ailleurs diffusé en deux parties à l’AmphiJazz durant la semaine précédant le concert.
Concert à l’Opéra de Lyon. 20 h 30. Grande salle, vendredi 14 octobre