Jazz In Lyon

Vitrolles : le Charlie Jazz Festival lance ce soir la saison de son « Moulin Jazz »

Le Charlie Jazz Festival qui se déroule chaque année début juillet dans un magnifique ancien domaine agricole près de l’étang de Berre, à Vitrolles, prend ses quartiers d’hiver  ce soir, samedi 4 octobre, dans son « Moulin Jazz », club de jazz qui n’est pas sans rappeler par l’atmosphère, ses grands frères comme le Sunset à Paris ou le Hot-Club à Lyon.

Le Sighting Ensemble ce soir à Vitrolles 

 

Samedi, donc, rendez-vous pour le premier concert de la saison avec le Sighting Ensemble, une formation emmenée par le trompettiste Christophe Leloil et qui intègre à côté de sa rythmique, une flûte et un violoncelle. Ce sont donc six musiciens/nes qui s’installeront sur la scène du Moulin au domaine de Fontblanche à Vitrolles samedi (21 h).

  • Sight Ensemble : Christophe Leloil (tp, bugle), Rob Clearfield (p), Pierre Fenichel (cb), Fred Pasqua (dr), Maud Fournamour (flûte), Laetitia Pont (violoncelle).

Christophe Leloil, du bugle à la trompette 

 

Le rendez-vous suivant est fixé au 24 octobre avec le Duo Brady.

Aux commandes, deux figures familières Claudia Solal (chant) et Benjamin Moussay (claviers), escortés de Michèle Pierre et Paul Colomb (violoncelle). Un travail délicat de la part de cette chanteuse aguerrie (premier album sorti en 1998), en compagnie de Benjamin Moussay avec lequel elle a sorti en début d’année l’album Punk Moon dont les morceaux (en anglais) devraient être de la partie ce soir-là.

* Le Moulin Jazz, Semaine de Fontblanche, Vitrolles. Premier rendez-vous samedi 4 octobre, 21h

 

Le Charlie Jazz Festival : 27 ans et de sacrées racines

D’Avishaï Cohen à Rhoda Scott en passant par Chucho Mendes, Ana Carla Maza, Airelle Besson et Richard Bona, la 27ème édition du Charlie, étendue à quatre soirées, a convaincu un peu plus de la finesse de sa programmation. Alors que le Moulin à Café rouvre ce soir pour la saison, les Rendez-vous deCharlie, petit festival d’automne, pointe déjà le bout de son nez

Rhoda Scott a conclu le Charlie Jazz Festival en juillet dernier entourée de ses trois « ladies » …….

 

La 27ème édition du Charlie Jazz Festival ? Presque de l’histoire ancienne même si les quatre soirées ont fait quasiment le plein début juillet. D’Avishaï Cohen en trio à Rhoda Scott entre Ladies et Gentlemen. Le tout suivi par 5 000 spectateurs. Une nouvelle étape pour un festival qui préfère garder son âme plutôt que de battre des records de fréquentation.

Surtout que l’avenir est déjà tout tracé : le 4 octobre, c’est donc le premier rendez-vous du Moulin à Café, ce petit club installé au même endroit que le festival, dans ce domaine de Fontblanche, par qui tout est arrivé, et qui, deux fois par mois,programme des concerts de jazz suivis d’Aix à Marseille. « Le plus souvent, ils ne savent pas ce qu’ils viennent écouter, ils nous font confiance » explique Aurélien Pitavy, directeur artistique de Charlie Free, l’association qui chapeaute le festival. Et puis surtout, arrivent peu après, les Rendez-vous de Charlie, court festival version automne mais d’autant plus couru que l’an dernier, on s’en souvient, le Charlie Jazz s’était «payé» Pat Metheny en solo (plus de 3 heures de concert) et Stefano di Battista, plus rayonnant que jamais dans « Dolce Vita », un répertoire de chansons d’amour transfigurées.

Un premier festival en 1998 dans une salle de 90 places

Petit retour sur son histoire. Si le « Charlie » a 27 ans cette année, il plonge ses racines bien avant, dans les convictions de ceux qui avaient créé l’association en 1989, lancé les premiers concerts en 1993 et imaginé un premier festival en 1998, tenu dans une petite salle de 90 places. Au sommaire, du jazz plutôt hexagonal (budget oblige) pour cette « Fête à Charlie », son nom d’origine. Une évolution intéressante dans cette ville contrastée, sise aux portes de Marseille et qui avait, à l’époque, défrayé la chronique, étant l’une des trois premières villes gérées par le Front National (Catherine Maigret en sera la maire de 1997 à 2002).

Peu à peu, le festival a pris de la consistance. Est devenu le « Charlie Jazz Festival » lorsque la mairieaccepta qu’on organise les concerts en extérieur, vers 2000, dans le merveilleux domaine de Fontblanche, grande propriété agricole au XIXème, et petit paradis sous les platanes, à deux pas de l’Etang de Berre, protégé de tout sauf du Mistral, et encore.

Airelle Besson à la tête d’un trio étonnant 

 


« Réaliser un voyage musical à travers le monde »

 

Pour l’heure, retour sur cette édition qui a donc décidé, de croître sans pour autant pousser les murs en passant pour la première fois à quatre soirées. « Cette année, le parti pris était de réaliser un voyage musical à travers le monde, explique Aurélien Pitavy, à la fois vers différents pays et différents continents ». Et de s’ouvrir bien sûr à des clientèles différentes même si beaucoup ont suivi les quatre soirées. « Ca amène un public plus large que le seul public jazz. Même des gens qui ne vont jamais voir des concerts de jazz viennent ici sans savoir forcément ce qu’ils vont découvrir ». Selon les derniers chiffres, ce serait le cas de 70% d’entre eux. Et, selon le directeur artistique, il en aura été ainsi pour les deux soirées centrales du festival, naviguant entre Cuba et Afrique.

 

Aurélien Pitavy, directeur artistique du Charlie Jazz Festival 

Ici joue surtout le bouche à oreille. D’abord, au risque de se répéter, le cadre et l’ambiance du Charlie Jazz protégé par ses dizaines de platanes centenaires, puis la douceur des soirées à quelques encablures de Marseille, et surtout ces petits riens qui font tout, tel le placement libre, voulu et défendu par les acteurs du festival (« ainsi, les spectateurs viennent tôt et écoutent tout ») , ou ces chaises longues apparues lors d’un partenariat avec le magazine Télérama et conservées depuis sur les pelouses, preuve que le farniente est ici et pas ailleurs. Enfin aussi, les liens tissés au fil des ans avec les musiciens et leurs agents pour qui l’étape du « Charlie Jazz » résonne d’une façon particulière. Ce qui pourrait expliquer que Pat Metheny ait accepté l’automne dernier de jouer plus de 3 heures devant 700 spectateurs.

« A 500 spectateurs près, on constate déjà une différence d’ambiance »

Fort de ce succès, il serait tentant de voir plus grand, plus long, plus visible. Surtout que, rien n’interdit, légalement, au Charlie Jazz Festival d’aller jusqu’à 3000 ou 5 000 spectateurs. « Sans doute, mais si l’on veut garder l’accueil, l’ambiance et l’âme du festival, il ne faut pas aller au-delà de 1 500 spectateurs », sont convaincusAurélien Pitavy et Loïc Codiou, responsable de communication de l’association et donc du festival. Pourquoi ? « A 500 spectateurs près, on constate déjà une différence d’ambiance ; à 1 500 spectateurs, on reste dans le jazz. A 2 500 ou 3 000, ça devient compliqué ; on se rapproche de la variété ».

Pour l’heure, la rentrée est déjà bouclée : d’abord le Moulin à Café (démarrage ce soir) mais aussiles Rendez-vous de Charlie, prévus pour se tenir début novembre.

Patience.

 

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