Une fois n’est pas coutume, mais c’est samedi 9 juillet n’est-ce pas, Jazz à Vienne s’embarque dans une de ses longues soirées qu’il préfère désormais éviter, prémices de la All Night Jazz de mercredi.
Longue et diverse : tour à tour Ibeyi, côté Cuba, Yael Naim et David Donatien côté folk et Esperanza Spalding tendance US. Voix de femmes certes mais avant tout soirée toute entière dévolue à l’art vocal dans ce qu’il a de plus contrasté.
Prenez Yael Naim, à la déjà longue carrière ponctuée par plusieurs albums et qui revient cette fois avec cet Older qui en un mot dit bien ce qu’il veut dire sur le parcours musical du tandem. Au demeurant, celui-ci ne s’écarte guère de la ligne fixée. Voix aux accents clairs, mélodies simples, presque dépouillées (Dream in my head) qui ne sont pas sans rappeler Joan Baez et quelques autres. Agréable sous une nuit d’été.
Avec cet autre duo, Ibeyi, l’invitation à voyager est encore plus nette. Elles viennent en petit comité, à peine escortées d’un piano et de percussions, histoire de laisser le plus de place possible à cet art vocal conjoint : deux voix ô combien similaires qui s’assemblent, se superposent, fascinante similitude vocale chez ces jumelles qui ne doit pas non plus empêcher de goûter à cette musique enlevée.
Contrebassiste de renom, chanteuse aguerrie
Esperanza Spalding sera-t-elle appelée la dernière sur scène ? L’itinéraire de cette jeune américaine, année après année, ne laisse pas d’intriguer.
Contrebassiste affirmée sur un instrument qui semble la dominer avant qu’elle ne se mette à en jouer, Esperanza a toujours mené de front une carrière vocale où elle paraît tout autant à son avantage.
Voix bien placée aux inflexions troublantes, nourrie de blues, de jazz et de plein d’écoutes diverses, elle est à Vienne cette fois pour traiter, nous dit-on, de son dernier album, Emily’s D+ Evolution.
Formule simple, guitare, drums et chœurs, et elle-même à la basse cinq cordes. Le plongeon est immédiat.
La voix a mûri, banalité certes, mais dans cet art si fragile, cela prend des dimensions capitales.
Langoureuse ici, affirmée là, rien n’est loin, du blues, du jazz ou d’une soul-funk domptée.
Surtout, la bassiste, souvent partenaire de quelques grands jazzeux par le passé, sait s’appuyer sur sa basse pour conduire l’ensemble avec bonheur.
L’ordre de passage ce soir :
20 h 30 – 21 h 30 : Concert Esperanza Spalding
21 h 50 – 22 h 50 : Concert Ibeyi
23 h 15 – 00 h 15 : Concert Yael Naim
00 h 00 – 01 h 30 : Concert Tigana Santana au Club de Minuit