Nouveau venu sur la scène Jazz lyonnaise, il y a deux ans et demi, Yves Dorn s’est installé dans le paysage jazzique avec beaucoup d’ambition et un investissement de 700 000 euros en cumulé. Son établissement, le Bémol 5 est un caveau particulier, d’une part parce qu’il est situé au sein du quartier le plus touristique de la capitale des Gaules, le Vieux Lyon et qu’on peut y dîner durant les concerts. Il était en outre le seul caveau Jazz ouvert en août…
Bilan doté de quelques bémols et bien sûr de fort intéressantes perspectives musicales, en ce début de saison 2019/2020 : entretien.
Vous leviez pour la première fois le rideau du Bémol 5 il y a deux et demi, quel premier bilan, vous tirez ?
Le premier bilan est d’abord notre satisfaction est d’avoir pu proposer près de 400 concerts depuis notre ouverture. Nous avons réussi à capter un public d’amateurs de jazz, mais pas seulement car près du tiers de la fréquentation est constituée de touristes ou de gens de passage.
En négatif, nous avons effectué des tentatives pour ouvrir à midi et en début de semaine, lundi et mardi, sans grand succès jusqu’à présent. Nous avons également essayé les brunchs quatre dimanches de suite, là aussi avec un public insuffisant.
Bref, une avons reçu un bon accueil, nous sommes en croissance d’une année sur l’autre de 10 %, mais ce n’est pas encore suffisant pour assurer la pérennité du lieu.
Un peu déçu, donc par rapport aux ambitions de départ.
Sur le plan économique, gage de pérennité du Bémol 5, où en êtes-vous ?
En cumulé, l’investissement était, je le reconnais, très important, peut-être trop important : 700 000 euros. Nous sommes trois partenaires dont un club d’entreprises de Lille d’où je suis originaire, le CDE (Club des Entrepreneurs). Je dois reconnaître qu’ils m’ont soutenu puisqu’ils nous ont accompagné au cours de deux augmentations de capital, mais m’ont fait savoir que ce serait la dernière fois. Il me faut donc trouver d’autres investisseurs.
Pour l’heure nous en sommes qu’au stade du petit équilibre et il faut rembourser les dettes. L’équilibre financier n’est pas encore atteint.
Pourtant, côté positif : tous les ratios d’achat et de personnel (quatre personnes dont deux salariés) sont au vert. Il nous faut désormais développer, densifier notre activité, les concerts, ainsi que les soirées privées avec les particuliers et surtout les entreprises. Nous sommes encore fragiles.
Les nouveautés de cette rentrée ?
D’abord les tarifs d’entrée vont baisser. Ils étaient de 15 euros. Ils tombent à 12 euros et à 8 pour les moins de 25 ans. Nous sentions d’une part que le tarifs constituait d’une certaine mesure un frein ; et nous avons voulu aussi nous aligner sur le Hot Club qui avec sa nouvelle équipe et sa programmation doit nous prendre quelques clients.
Côté restauration, avec le nouveau responsable Thomas et la cuisinière Tamara, tout en conservant le « fait maison », nous avons abandonné la cuisine un peu trop sophistiquée qui était la nôtre et était compliquée à mettre en œuvre dans un tel espace contraint, pour développer désormais un menu composé de grandes salades, de clubs-sandwiches, de burgers haut de gamme, de steak tartares, ou encore, de grandes planchas de charcuteries ou de fromages, par exemple.
Rappelons le concept : tout le monde règle en arrivant un droit d’entrée. Ensuite, a minima, c’est une consommation ; ou pour ceux qui le désirent, un repas servi à table pendant le concert.
Comment se présente votre programme en cette rentrée ?
Nous allons démarrer très fort, le samedi 21 septembre, avec une belle tête d’affiche, une artiste extrêmement cotée à New York, mais pas encore très connue en France et qui est en train de se faire un nom : Champian Fulton. Dans le cadre d’une tournée européenne, elle fera halte au Bémol 5 avant de se produire dans plusieurs capitales.
Auparavant un groupe de Jazz Manouche composé pour une bonne part de musiciens des « Doigts de l’homme » se produira les 6 et 7 septembre
Le 14 septembre, on retrouvera Hervé Salamone qui se produira avec son quartet, mais aussi accompagné d’un quintet à cordes, proposant une musique fusion jazz et classique.
Le 2 octobre, en compagnie du Festival Rhino Jazz, EYM trio se produira sur scène.
Le 11 octobre, l’un des papes du piano qui a joué avec les plus grands et un monument du jazz français français, René Urtreger, se produira en compagnie de musiciens lyonnais : une superbe soirée en perspective.
On peut citer encore le grand saxophoniste français Sylvain Beuf qui sera sur scène le 20 février : il proposera également une masterclass à de jeunes saxophonistes.
Enfin, parmi les nouveautés connexes au jazz, nous organiserons en partenariat cette année, un mercredi par mois des soirées dansantes swing…
On l’aura compris, nous voulons accueillir au Bémol 5 tous les types de jazz, sans exclusive et densifier encore nos propositions…
-Bémol 5, : 1 Rue de la Baleine, 69005 Lyon. Téléphone : 09 67 34 55 01 / https://www.bemol5-jazz.com. Concerts, du mercredi au samedi en soirée.